Paradis des Albatros / «Depuis qu’Amour ma poitrine recuit...»

Jean Antoine de Baïf

(1532-1589)

D’autrеs pоèmеs :

Ρsаumе СXXΙ

À lа fоntаinе је vоudrаis...

Αfin quе pоur јаmаis...

Épitаphе

Si се n’еst pаs аmоur, quе sеnt dоnquеs mоn сœur ?...

Lаs ! ni pоur mоi lеs zéphirs nе vеntеllеnt...

Stаnсеs : Ρаuvrе Βаïf, mеt fin à tа sоttisе...

оu еncоrе :

Rеvесi vеnir du printеmps...

Rоssignоl аmоurеuх, qui dаns сеttе rаméе...

Hélаs, si tu mе vоis соnstаnt еn inсоnstаnсе...

Depuis qu’Amour ma poitrine recuit,
Bouillante au feu de sa plus chaude braise
De mille ennuis en immortel malaise,
Dont maint souci dans moi l’un l’autre suit :

J’oubli tout bien pour un bien qui me fuit,
Par un plaisir dont la douceur m’embraise,
Si bien qu’il faut que nul autre me plaise,
Et qu’en lui seul je prenne mon déduit.

Mais, las ! faut-il pour un bien seulement,
Tout autre bien oublier, tellement
Que l’on ne puisse en autre prendre joie ?

Ô dur plaisir, si plaisir il y a,
Par qui mon cœur de sorte s’oublia
Qu’onques depuis il ne tint saine voie.

Commentaire (s)

Déposé par Cochonfucius le 26 février 2017 à 14h16

Baïf cuit un gâteau Pays de Poésie 14-8-13
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Un alchimiste en un grand fourneau cuit
Cent ingrédients dessus la chaude braise :
Un rat fossile, une blatte irlandaise,
Un pamplemousse, une branche de buis,

Un basilic, un papillon de nuit,
Une belette, une hydre japonaise,
Un oiseau-mouche, une grenouille anglaise
Et d’autres, dont le souvenir me fuit.

L’alchimiste a pour un but seulement
Cuit ce ragoût aux nombreux éléments :
C’est pour faire un gâteau d’anniversaire.

Et me direz qu’un tel mets n’est point bon ;
Mais pour le faire il avait sa raison :
Car le gâteau est pour sa belle-mère.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 26 février 2017 à 14h40

Dieu des fourneaux
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Un petit dieu apprend comment l’on cuit
Une entrecôte au-dessus de la braise,
Comment l’on fait de la sauce hollandaise,
Comment servir un souper de minuit.

Le contenu d’un saladier de buis
Vient s’accorder aux algues japonaises ;
Un peu plus loin, ça sent la crème anglaise,
Et cette liste encore se poursuit.

Le petit dieu est gourmand, seulement,
Il se mélange avec les éléments ;
Bien des erreurs sont à son ordinaire.

C’est déroutant, mais quelquefois, c’est bon ;
Quand c’est mauvais, nous prenons du jambon ;
Nul n’est parfait, sur le plan culinaire.