Aubigné


Sonnet au Roi


 
Sire, votre Ciron qui couchait autrefois
Sur votre lit paré, couche ores sur la dure :
C’est ce fidèle chien qui apprit de nature
À faire des amis et des traîtres le choix :
 
C’est lui qui les brigands effrayait de sa voix,
Et de dents les meurtriers ; d’où vient donc qu’il endure
La faim, le froid, les coups, les dédains et l’injure,
Paiement coutumier du service des Rois.
 
Sa fierté, sa beauté, sa jeunesse agréable
Le fit chérir de vous, mais il fut redoutable
À vos haineux, aux siens, pour sa dextérité.
 
Courtisans, qui jetez vos dédaigneuses vues
Sur ce chien délaissé mort de faim par les rues,
Attendez ce loyer de la fidélité.
 



Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 31 décembre 2014 à 11h23

Crocodiles d’antan
-----------------------

Cinq crocodiles lourds parlèrent autrefois
Au barde en son jardin, disant paroles sûres,
Afin de commenter le monde, la nature
Et la façon dont l’homme accomplit tous ses choix.

En ce doux crépuscule où résonnait leurs voix,
Certes, ce fut leçon qu’à plaisir on endure,
Car leur propos n’est point de farce ni d’injure,
Cet animal ayant la dignité d’un roi.

Du crocodile mauve est la prose agréable,
Du crocodile noir l’ironie redoutable ;
Le crocodile blanc ne peut être imité.

Le crocodile jaune a les plus nobles vues,
C’est lui dont la parole est le mieux par moi crue :
Tout ce qu’il recommande est la fidélité.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 1er janvier 2015 à 10h24

Retouche (premier vers du deuxième quatrain) :

-- résonnaient--

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 7 septembre 2021 à 12h24

Majesté mélancolique
----------

Un roi dans son jardin méditait autrefois
Sur les textes anciens où sont paroles dures ;
Il n’en avait pas bien digéré la lecture,
Car il n’était pas loin d’avoir perdu la foi.

De son ange gardien n’entendant plus la voix,
Son âme se perdait dans une nuit obscure ;
Tout ce qu’il percevait lui fut mauvais augure,
Parfois il marmonnait « Que nous sert d’être roi ? ».

Il ne savourait plus les plaisirs de la table,
Ni de sa tendre amie les charmes délectables,
Laquelle goûtait peu cette morosité.

Mais d’une autre Vénus la douceur entrevue
Ralluma dans son coeur une flamme ténue,
Et tant pis, se dit-il, pour la fidélité.

[Lien vers ce commentaire]

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