Aubigné

Le Printemps


XCVII


Oui, je suis proprement à ton nom immortel
Le temple consacré, tel qu’en Tauroscytie
Fut celui où le sang apaisait ton envie :
Mon estomac pourpré est un pareil autel.
 
On t’assommait l’humain, mon sacrifice est tel,
L’holocauste est mon cœur, l’amour le sacrifie,
Les encens mes soupirs, mes pleurs sont pour l’hostie
L’eau lustrale, et mon feu n’est borné ni mortel.
 
Conserve, déité, ton esclave et ton temple,
Ton temple et ton honneur, et ne suis pas l’exemple
De l’ardent boutefeu qui, brûlant de renom,
 
Brûla le marbre cher, et l’ivoire d’Éphèse.
Si tu m’embrases plus, n’attends de moi sinon
Un monceau de sang, d’os, de cendres et de braise.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 20 septembre 2015 à 11h10

Plumes d’argent
-----------------

On voit au ciel d’azur deux oiseaux immortels ;
La pyramide d’or est leur source de vie,
Et, chaque jour, ils vont, en dépit de l’envie,
Réciter un poème à ce magique autel.

Des arbres auprès d’eux montrent un charme tel
Qu’à leur culte, un chacun dès l’aube sacrifie,
Qu’un calvaire entre eux deux le public édifie,
Que le peintre du bourg leur consacre un pastel.

Dans l’ombre, cependant, les prêtres sont à l’aise,
Ils ne feront rôtir nul agneau sur la braise,
Ni ne nous maudiront, pour un oui, pour un non.

Heureux les villageois disposant d’un tel temple,
Leur sens du rituel est donné en exemple
Aux quatre coins du monde, aux villes de renom.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 juin 2017 à 13h09

Sagesse d’une souche
-------------------------

Quoiqu’un arbre en un bois ne soit pas immortel,
Sur une ample période il conserve la vie ;
Si la ramure il perd, que chacun lui envie,
La souche reste là, plane comme un autel.

Des arbres ébranchés montrent un charme tel
Que les oiseaux du ciel à ces dieux sacrifient,
Que les druides du coin leur calvaire édifient,
Que le ciel printanier leur dédie son pastel.

Dans l’ombre, cependant, les souches sont à l’aise,
Qui ne risquent pas trop de se changer en braise,
Ni ne s’altéreront, pour un oui, pour un non.

Heureuse la forêt où s’élève un tel temple :
La souche pour tout arbre est là comme un exemple,
Même sur les écus qu’ici nous blasonnons.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 novembre 2019 à 11h11

Dame d’Occitanie
----------

La Dame de Jadis règne sur ces collines,
Qu’un barde célébra de ses chants immortels ;
Nul ne la vit jamais s’approcher d’un autel,
Ni boire au cabaret dans le jour qui décline.

Son visage charmant, qu’un sourire illumine,
Fut immortalisé dans un joli pastel ;
Jamais en ce bas monde on ne vit rien de tel,
Rien ne peut égaler sa figure divine.

C’est la soeur, semble-t-il, de la Dame du Ciel,
Dont fut désemparé le pauvre Gabriel ;
Et sur l’Occitanie cette gloire rayonne.

Un sculpteur a moulé la forme de son corps
Qui dans la paix du soir au sommeil s’abandonne,
Et, pour lui faire honneur, la statue est en or.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 9 février 2022 à 12h30

Temple qui voyage
--------

Porte-nous sur ton dos, crocodile immortel,
Nous, prêtres qui devons te consacrer nos vies ;
Tu pourras dévorer ce qui te fait envie,
Toi qui sers de support au temple et aux autels.

Tu auras des poissons, si ton désir est tel,
Mais aussi ce qu’aux dieux le culte sacrifie ;
Un pluvian t’instruira dans sa philosophie,
Puis nous t’abreuveront de fraîche eau de Vittel.

Garde-toi, cependant, de devenir obèse,
Pour suivre les chemins tu serais moins à l’aise ;
L’hédonisme,c’est bien, mais la goinfrerie, non.

Quelquefois l’architecte agrandira le temple,
Car sur nos concurrents nous devons prendre exemple,
Et c’est au premier rang que nous nous destinons.

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