Apollinaire

Poèmes à Lou


Guirlande de Lou


 
Je fume un cigare à Tarascon en humant un café
Des goumiers en manteau rouge passent près de l’hôtel des Empereurs
Le train qui m’emporta t’enguirlandait de tout mon souvenir nostalgique
Et ces roses si roses qui fleurissent tes seins
C’est mon désir joyeux comme l’aurore d’un beau matin
 
 

*


 
Une flaque d’eau trouble comme mon âme
Le train fuyait avec un bruit d’obus de 120 au terme de sa course
Et les yeux fermés je respirais les héliotropes de tes veines
Sur tes jambes qui sont un jardin plein de marbres
Héliotropes ô soupirs d’une Belgique crucifiée
 
 

*


 
Et puis tourne tes yeux ce réséda si tendre
Ils exhalent un parfum que mes yeux savent entendre
L’odeur forte et honteuse des Saintes violées
Des sept Départements où le sang a coulé
 
 

*


 
Hausse tes mains Hausse tes mains ces lys de ma fierté
Dans leur corolle s’épure toute l’impureté
Ô lys ô cloches des cathédrales qui s’écroulent au nord
Carillons des Beffrois qui sonnent à la mort
Fleurs de lys fleurs de France ô mains de mon amour
Vous fleurissez de clarté la lumière du jour
 
 

*


 
Tes pieds tes pieds d’or touffes de mimosas
Lampes au bout du chemin fatigues des soldats
Allons c’est moi ouvre la porte je suis de retour enfin
— C’est toi assieds-toi entre l’ombre et la tristesse
Je suis couvert de boue et tremble de détresse
Je pensais à tes pieds d’or pâle comme à des fleurs
— Touche-les ils sont froids comme quelqu’un qui meurt
 
 

*


 
Les lilas de tes cheveux qui annoncent le printemps
Ce sont les sanglots et les cris que jettent les mourants
Le vent passe au travers doux comme nos baisers
Le printemps reviendra les lilas vont passer
 
 

*


 
Ta voix, ta voix fleurit comme les tubéreuses
Elle enivre la vie ô voix ô voix chérie
Ordonne ordonne au temps de passer bien plus vite
Le bouquet de ton corps est le bonheur du temps
Et les fleurs de l’espoir enguirlandent tes tempes
Les douleurs en passant près de toi se métamorphosent
— Écroulements de flammes morts frileuses hématidroses —
En une gerbe où fleurit La Merveilleuse Rose
 
 

Tarascon, 24 janvier 1915.

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