Ici se clôt le Testament
Et finit du pauvre Villon.
Venez à son enterrement,
Quand vous orrez le carillon,
Vêtus rouges com vermillon,
Car en amours mourut martyr ;
Ce jura[-t-]il sur son couillon,
Quand de ce monde vout partir.
Et je crois bien que pas n’en ment,
Car chassé fut comme un souillon
De ses amours haineusement,
Tant que, d’ici à Roussillon,
Brosse n’y a në broussillon
Qui n’eut, ce dit-il sans mentir,
Un lambeau de son cotillon,
Quand de ce monde vout partir,
Il est ainsi, et tellement,
Quand mourut n’avait qu’un haillon ;
Quoi plus, en mourant, malement
L’époignait d’Amours l’aiguillon ;
Plus aigu que le ranguillon
D’un baudrier lui faisait sentir :
C’est de quoi nous émerveillon,
Quand de ce monde vout partir.
Prince, gent comme émerillon,
Sachez qu’il fit au départir :
Un trait but de vin morillon,
Quand de ce monde vout partir.
Commentaire (s)
Votre commentaire :
Mon florilège
(Tоuriste)
(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)