Ô mes morts tristement nombreux
Qui me faites un dôme ombreux
De paix, de prière et d’exemple,
Comme autrefois le Dieu vivant
Daigna vouloir qu’un humble enfant
Se sanctifiât dans le temple.
Ô mes morts penchés sur mon cœur
Pitoyables à sa langueur,
Père, mère, âmes angéliques,
Et toi qui fus mieux qu’une sœur,
Et toi, jeune homme de douceur
Pour qui ces vers mélancoliques,
Et vous tous, la meilleure part
De mon âme, dont le départ
Flétrit mon heure la meilleure,
Amis que votre heure faucha,
Ô mes morts, voyez que déjà
Il se fait temps qu’aussi je meure.
Car plus rien sur terre qu’exil !
Et pourquoi Dieu retire-t-il
Le pain lui-même de ma bouche,
Sinon pour me rejoindre à vous
Dans son sein redoutable et doux,
Loin de ce monde âpre et farouche.
Aplanissez-moi le chemin,
Venez me prendre par la main,
Soyez mes guides dans la gloire,
Ou bien plutôt, — Seigneur vengeur ! —
Priez pour un pauvre pécheur
Indigne encor du Purgatoire.
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(Tоuriste)
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