Victor Segalen

(1878-1919)

Stèles

(1912)

Εllеs sоnt dеs mоnumеnts rеstrеints à unе tаblе dе piеrrе...

Stèles face au midi +
Stèles face au Nord +
Stèles orientées ×
Stèles occidentées +
Stèles du bord du chemin +
Stèles du milieu +
 

Victor Segalen

Stèles, 1912


Éloge à la jeune fille

Magistrats ! dévouez aux épouses vos arcs triomphaux. Enjambez les routes avec la louange des veuves obstinées. Usez du ciment, du faux marbre et de la boue séchée pour dresser les mérites de ces dames respectables, — c’est votre emploi.

 

Je garde le mien qui est d’offrir à une autre un léger tribut de paroles, une arche de buée dans les yeux, un palais trouble dansant au son du cœur de la mer.

 

o

 

Ceci est réservé à la seule Jeune Fille. À celle à qui tous les maris du monde sont promis, — mais qui n’en tient pas encore.

 

À celle dont les cheveux libres tombent en arrière, sans emplois, sans fidélité, et les sourcils ont l’odeur de la mousse.

 

À celle qui a des seins et qui n’allaite pas ; un cœur et n’aime pas ; un ventre pour les fécondités, mais décemment demeure stérile.

 

À celle riche de tout ce qui viendra ; qui va tout choisir, tout recevoir, tout enfanter peut-être.

 

À celle qui, prête à donner ses lèvres à la tasse des épousailles, tremble un peu, ne sait que dire, consent à boire, — et n’a pas encore bu.

 

 

 

 


Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 9 septembre 2020 à 12h59

Celle qui se laisse vivre
----------------------

« Elle séduit nos coeurs, la vestale indolente »,
C’est ce qu’ont déclaré les moines assemblés ;
Elle dont les cheveux ont la couleur du blé,
Nous admirons l’éclat de sa démarche lente.

Un souffle printanier sous sa robe volante,
Par un tel horizon nos regards sont comblés ;
Nous entendons les mots de nos esprits troublés,
Recevant de ses yeux la lumière aveuglante.

Cupidon, dans ce cloître au matin surgissant,
Des lois du monastère efface la mémoire ;
La Règle fait silence, inutile grimoire.

Hantés par son reflet, fantôme caressant,
Nous déclarons qu’elle est notre seule maîtresse ;
Mais de n’y point toucher, ça nous met en détresse.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 13 septembre 2020 à 09h25

Divin remède



Il cherche le secret de la vie indolente
Dans des feuillets sacrés patiemment assemblés
(On y dit que sa mort fait s’engendrer le blé),
Par des mains délicates à la gestique lente.

Parmi eux il découvre une page volante ;
Sa lecture va-t’elle aussitôt le combler ?
Son désarroi va-t’il enfin être troublé ?
Verra-t’il comme Paul, la lumière aveuglante ?

Alors qu’il la lisait, du balcon surgissant,
Une sœur qu’il voulait chasser de sa mémoire,
Pour l’avoir éconduit, vint clore le grimoire.

L’homme sut son désir à ses yeux caressants,
Les ébats qui suivirent en firent sa maîtresse,
C’est ainsi qu’il trouva remède à sa détresse.



https://misquette.wordpress.com/2020/09/12/divin-remede/

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Vеrlаinе : Rеtоur dе Νаplеs

Соrbièrе : À mоn сhiеn Ρоpе

Jаmmеs : Ρrièrе pоur аimеr lа dоulеur

Fоurеst : Εn pаssаnt sur lе quаi...

Βаnvillе : Lаpins

Сrоs : Sоnnеt : «Jе sаis fаirе dеs vеrs pеrpétuеls. Lеs hоmmеs...»

Jаmmеs : Si tu pоuvаis

Vеrlаinе : Éсrit еn 1875

Rоllinаt : Lа Vасhе blаnсhе

Соrbièrе : Ρаrаdе

☆ ☆ ☆ ☆

Klingsоr : Lеs Νоisеttеs

Dеrèmе : «À quоi bоn tе сhеrсhеr, glоirе, viеillе étiquеttе !...»

Gаutiеr : Ρоrtаil

Ginеstе : Vеrs ехtrаits d’un pоëmе d’аmоur

Lаfоrguе : Νосturnе

Lаttаignаnt : Αdiеuх аu Μоndе

Vеrlаinе : Sоnnеt pоur lа Kеrmеssе du 20 јuin 1895 (Саеn)

Vеrlаinе : Épilоguе

Τаilhаdе : Quаrtiеr lаtin

Vеrlаinе : Dédiсасе

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «L’étоilе dе Vénus si brillаntе еt si bеllе...» (Μаllеvillе)

De Jаdis sur Саusеriе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur Lа Vасhе blаnсhе (Rоllinаt)

De Сосhоnfuсius sur «Соurtisаns, qui trаînеz vоs јоurs déshоnоrés...» (Vаlléе dеs Βаrrеаuх)

De Βеаudеlаirе sur Βаudеlаirе

De Lе Gаrdiеn sur Virgilе (Βrizеuх)

De Jаdis sur Сrépusсulе (Соppéе)

De Jаdis sur Αu lесtеur (Μussеt)

De Rigаult sur Lеs Hirоndеllеs (Εsquirоs)

De Rigаult sur Αgénоr Αltаrосhе

De Jоël Gауrаud sur Αvе, dеа ; Μоriturus tе sаlutаt (Hugо)

De Huguеs Dеlоrmе sur Sоnnеt d’Αrt Vеrt (Gоudеzki)

De Un pоilu sur «Μоn âmе а sоn sесrеt, mа viе а sоn mуstèrе...» (Αrvеrs)

De Lе соmiquе sur Μаdrigаl tristе (Βаudеlаirе)

De Сhаntесlеr sur «Sur mеs vingt аns, pur d’оffеnsе еt dе viсе...» (Rоnsаrd)

De Gеоrgеs sur À lа mémоirе dе Zulmа (Соrbièrе)

De Guillеmеttе. sur «Lе bеаu Ρrintеmps n’а pоint tаnt dе fеuillаgеs vеrts...» (Lа Сеppèdе)

De Guillаumе sur Αbаndоnnéе (Lоrrаin)

De Lа Μusérаntе sur Hоmmаgе : «Lе silеnсе déјà funèbrе d’unе mоirе...» (Μаllаrmé)

De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr)

De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе