Ma fièvre croît toujours, la vôtre diminue :
Vous le voyez, Hélène, et si ne vous en chaut.
Vous retenez le froid, et me laissez le chaud :
La vôtre est à plaisir, la mienne est continue.
Vous avez telle peste en mon cœur répandue,
Que mon sang s’est gâté, et douloir il me faut
Que ma faible Raison dès le premier assaut,
Pour craindre trop vos yeux, ne s’est point défendue.
Je n’en blâme qu’Amour, seul auteur de mon mal,
Qui me voyant tout nu, comme archer déloyal,
De mainte et mainte plaie a mon âme entamée,
Gravant à coups de flèche en moi votre portrait :
Et à vous, qui étiez contre nous deux armée,
N’a montré seulement la pointe de son trait.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 décembre 2016 à 17h56
Grandeur de Saint Nicolas
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J’admire ta grandeur, que rien ne diminue ;
Existes-tu vraiment, je ne sais, peu m’en chaut,
Dans mon petit logis je t’attends, bien au chaud,
Le six décembre passe, et la vie continue.
Ta générosité, largement répandue,
M’a pourvu, l’an dernier, de tout ce qu’il me faut
Pour oublier du temps les terribles assauts ;
Comme si l’on m’offrait la pomme défendue.
Nul citoyen, de toi, n’a jamais dit du mal,
Ce village n’a pas de sujet déloyal,
La foi qui est en nous n’est jamais entamée.
Notre enclos paroissial s’orne de ton portrait,
Chacun vient contempler tes vénérables traits ;
Et sera ta légende en ce lieu déclamée.