Lettre, je te reçois, que ma Déesse en terre
M’envoie pour me faire ou joyeux, ou transi,
Ou tous les deux ensemble, ô Lettre, tout ainsi
Que tu m’apportes seule ou la paix, ou la guerre.
Amour, en te lisant, de mille traits m’enferre :
Touche mon sein, à fin qu’en retournant d’ici
Tu contes à ma dame, en quel piteux souci
Je vis pour sa beauté, tant j’ai le cœur en serre !
Touche mon estomac pour sentir mes chaleurs,
Approche de mes yeux pour recevoir mes pleurs,
Que torrent sur torrent ce faux Amour m’assemble :
Puis voyant les effets d’un si contraire émoi,
Dis que Deucalion et Phaëton chez moi,
L’un au cœur, l’autre aux yeux, se sont logés ensemble.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 25 octobre 2021 à 12h26
Planète Pasternacandra
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Ce lointain corps céleste est une étrange Terre
Avec des continents aux contours imprécis ;
Tout leur savoir se trouve en de fumeux récits,
Pas bien dignes de foi, d’ailleurs, ils n’y croient guère.
Tu n’y trouveras point de caste militaire,
Ni de durs argousins, ni de flics sans merci ;
Eux, qui de s’enrichir n’ont jamais le souci,
Sont sobrement nourris de sagesse précaire.
Ils portent leur manteau dans les grandes chaleurs,
Montrent dans leurs musées des objets sans valeur ;
Quand ils deviennent vieux, leur main jamais ne tremble.
La planète a des jours qui durent plusieurs mois ;
Au soir de chacun d’eux surgissent des chamois
Qui montent sur les toits pour y chanter ensemble.