Comme un vieil combattant, qui ne veut plus s’armer,
Ayant le corps chargé de coups et de vieillesse,
Regarde, en s’ébattant, l’Olympique jeunesse
Pleine d’un sang bouillant aux joutes escrimer :
Ainsi je regardais du jeune Dieu d’aimer,
Dieu qui combat toujours par ruse et par finesse,
Les gaillards champions, qui d’une chaude presse
Se veulent dans le camp amoureux enfermer.
Quand tu as reverdi mon écorce ridée
De l’éclair de tes yeux, ainsi que fit Médée
Par herbes et par jus le père de Jason,
Je n’ai contre ton charme opposé ma défense :
Toutefois je me deuls de r’entrer en enfance,
Pour perdre tant de fois l’esprit et la raison.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 28 juillet 2018 à 14h08
Plume vieillissante
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De ce bel instrument, suis-je toujours armé ?
Ne puis-je l’oublier en ma pâle vieillesse
Et laisser s’amuser la nouvelle jeunesse ?
Car à chenu vieillard ne convient s’escrimer :
Oui, mais comment parler de ce que j’ose aimer
Si ce n’est en guidant la plume en sa finesse ?
Ces pages ne sont pas un organe de presse,
Mais j’apprécie le sens que j’y peux enfermer.
Les mots qui sont issus de cette main ridée,
Qui conjuguent l’ancienne et la nouvelle idée,
Ce sont les bons enfants que j’ai dans ma maison ;
Je ne les requiers pas pour servir ma défense,
Mais pour renouveler les plaisirs de l’enfance
Qui rit d’apprivoiser des êtres de raison.