Rollinat

(1846-1903)

Les Névroses

(1883)

Μеmеntо quiа pulvis еs

Les Âmes +
Les Luxures ×
Les Refuges +
Les Spectres +
Les Ténèbres +
De profundis +
 

Rollinat

Les Névroses, 1883


Le Succube


 
Toute nue, onduleuse et le torse vibrant,
La fleur des lupanars, des tripots et des bouges
Bouclait nonchalamment ses jarretières rouges
Sur de très longs bas noirs d’un tissu transparent,
 
Quand soudain sa victime eut ce cri déchirant :
« Je suis dans un brouillard qui bourdonne et qui bouge !
Mon œil tourne et s’éteint ! où donc es-tu, ma gouge ?
Viens ! tout mon corps tari te convoite en mourant ! »
 
À ces mots, la sangsue exulta d’ironie :
« Si tu veux jusqu’au bout râler ton agonie,
Je t’engage, dit-elle, à ménager ta voix ! »
 
Et froide, elle accueillit, raillant l’affreux martyre,
Ses suprêmes adieux par un geste narquois
Et son dernier hoquet par un éclat de rire.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 17 juin 2016 à 17h03

Mangeur d’aigles
------------------------

Il traverse les cieux dans les étés vibrants,
Chasseur fort exigeant, ses proies ne sont pas foule :
Au-dessus du nuage où les orages roulent,
Il traque l’aigle d’or au regard transparent.

De l’aigle, on peut entendre un appel déchirant,
Puis, de gueules, son sang brutalement s’écoule :
Comme par le goupil est emportée la poule,
Ainsi par le dragon le rapace mourant.

Mais le mange-dragons dit, avec ironie :
Pour toi, reptile, aussi, surviendra  l’agonie !
Et le dragon sursaute, en entendant sa voix.

Mange-dragons, dis-moi, tu n’as pas de quoi rire,
Un pêcheur te prendra, puis il te fera frire
Afin de te servir avec des petits pois.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 6 septembre 2021 à 12h29

Le baron Crocodile
---------

Je flotte dans le fleuve et je suis le courant,
Puis je vais sur la plage où ne vient pas la foule ;
Mon cousin le serpent aux branchages s’enroule,
L’univers est en paix, le monde est transparent.

Mon serviteur-pluvian me dit des trucs marrants,
Il compare sa vie au fleuve qui s’écoule ;
Heureusement pour lui qu’il n’est pas une poule,
Son sort en ma présence eût été différent.

Au lieu de m’abreuver de sa douce ironie,
Il eût eu dans ma gueule une brève agonie
Et n’aurait guère pu faire entendre sa voix.

De son maître Gotlib, il apprit l’art de rire,
Mais sa tâche est plus simple, il parle au lieu d’écrire,
Et de Newton jamais ne commente les lois.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 19 mai 2022 à 12h36

Langue des mains
----------

Un geste quelquefois remplace un mot courant,
Ainsi l’on communique au milieu de la foule ;
Si ce n’est pas compris, tout au moins, ça défoule,
Mais, la plupart du temps,c’est assez transparent.

On peut en obtenir quelques effets marrants,
Sans élever le ton, et sans se mettre en boule ;
On peut donner à voir une forme qu’on moule,
Les gens ont pour cela des codes différents.

Cela permet aussi l’humour et l’ironie,
Aussi la métaphore, et l’heureuse harmonie,
Sans devoir pour cela faire entendre sa voix.

Les plus forts d’entre nous savent mimer le rire
Et sans fausse pudeur leurs impressions décrire ;
Comme les mots parlés, les gestes ont leurs lois.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе

Βаudеlаirе : Lеs Ρlаintеs d’un Ιсаrе

Βаnvillе : À Αdоlphе Gаïffе

Du Ρеrrоn : «Αu bоrd tristеmеnt dоuх dеs еаuх...»

Βlаisе Сеndrаrs

Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе

Νuуsеmеnt : «Lе vаutоur аffаmé qui du viеil Ρrоméthéе...»

Lа Сеppèdе : «Сеpеndаnt lе sоlеil fоurnissаnt sа јоurnéе...»

Τоulеt : «Dаns lе silеnсiеuх аutоmnе...»

Μussеt : À Αlf. Τ. : «Qu’il еst dоuх d’êtrе аu mоndе, еt quеl biеn quе lа viе !...»

Vеrlаinе : «Lа mеr еst plus bеllе...»

Jасоb : Lе Dépаrt

☆ ☆ ☆ ☆

Lаfоrguе : Lе Sаnglоt univеrsеl

Сrоs : Ρituitе

Jаmmеs : Lа sаllе à mаngеr

Régniеr : Lа Lunе јаunе

Rоdеnbасh : «Αllеluiа ! Сlосhеs dе Ρâquеs !...»

Lаfоrguе : Соmplаintе d’un аutrе dimаnсhе

Vеrlаinе : Lе Dеrniеr Dizаin

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur Lе Grаnd Αrbrе (Μérаt)

De Сосhоnfuсius sur «Jе vоudrаis êtrе аinsi соmmе un Ρеnthéе...» (Gоdаrd)

De Сосhоnfuсius sur Sаintе (Μаllаrmé)

De Dаmе dе flаmmе sur Vеrlаinе

De Сurаrе- sur Sur l’Hélènе dе Gustаvе Μоrеаu (Lаfоrguе)

De Dаmе dе flаmmе sur Οisеаuх dе pаssаgе (Riсhеpin)

De Сurаrе- sur «Ιl n’еst riеn dе si bеаu соmmе Саlistе еst bеllе...» (Μаlhеrbе)

De Xi’аn sur Lе Gigоt (Ρоnсhоn)

De Jаdis sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt)

De Dаmе dе flаmmе sur À sоn lесtеur : «Lе vоilà сеt аutеur qui sаit pinсеr еt rirе...» (Dubоs)

De Yеаts sur Ρаul-Jеаn Τоulеt

De Ιо Kаnааn sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Xi’аn sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе