Rodenbach

(1855-1898)

Le Miroir du ciel natal

(1898)

Les Lampes +
Les Femmes en mante +
Les Réverbères +
Les Jets d’eau +
Les Premières Communiantes +
Les Cygnes ×
Les Cloches +
Les Hosties +
Épilogue +
 

Rodenbach

Le Miroir du ciel natal, 1898


              II


Ah ! cet exemple édifiant des cygnes
Sur les canaux qui sont vacants
De tous reflets de joie humaine !
(Toi, sois meilleur, en abdiquant)
Les cygnes se résignent...
Les cygnes n’ont lutté qu’à peine
Contre la brume qui se tisse,
Brouillard opaque, et sans nul interstice.
 
Beaux cygnes qu’un instant leur pur éclat atteste,
Ils ont voulu déchirer le brouillard
Avec leurs souples cous,
Instinctifs comme des gestes ;
Mais le brouillard les vainc et les fait doux
Comme les nénuphars.
 
Ô cygnes d’accord avec le décor,
Sauf leur bec un peu rose encor
Comme un œillet
Qui commence à s’effeuiller ;
Car le brouillard l’emporte ! Et tout se décolore ;
Les cygnes sont vaincus ;
C’est comme un archipel de ouates qui se fondent ;
Avec la brume ils se confondent ;
Ils sont déjà comme s’ils n’étaient plus,
Et presque à l’unisson de la toute-pâleur.
 
Les cygnes ont eu honte alors, dans tout ce blanc,
De leur bec rose encor, dernière fleur
Qui lentement se fane ;
Ils se sont jugés trop profanes
En ces blancheurs de cloître et de renoncement.
 
La nuit montait comme une église
Avec ses murs de brume blanche ;
Les nénuphars étaient de petites Sœurs grises
Dont la cornette s’endimanche...
 
Lors les cygnes dont le bec rose survivait
Un peu anormal, si pas sacrilège,
L’ont enfoui dans leur duvet,
Ô rose de Noël disparue en la neige...
Ainsi font les cygnes par délicatesse
Pour les nénuphars ;
Cependant que triomphe le brouillard
Et que la lune, au ciel, comme une lampe, baisse.
 

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