Philothée O’Neddy

(1811-1875)

Feu et Flamme

(1833)

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Philothée O’Neddy

Feu et Flamme, 1833


Succube


 

            Elle valait tout un sérail !
Théophile Gautier.


 

Quoi ! tu veux retarder le moment du bonheur !
Alphonse Brot.


 
 
Je rêvais, l’autre nuit, qu’aux splendeurs des orages,
Sur le parquet mouvant d’un salon de nuages,
De terreur et d’amour puissamment tourmenté,
Avec une lascive et svelte Bohémienne,
        Dans une valse aérienne,
        Ivre et fou, j’étais emporté.
 
Comme mon bras cerclait sa taille fantastique !
D’un sein que le velours comprimait élastique
Oh ! comme j’aspirais les irritants parfums !
Et que j’étais heureux, lorsque, brusque et sauvage,
        Le vent roulait sur mon visage
        Les gerbes de ses cheveux bruns !
 
Certes il y avait bonheur et poésie
Dans le spasme infernal, la chaude frénésie,
L’émoi luxurieux, le corrodant languir,
Qui mordaient, harcelaient nos âmes remuées,
En tournoyant ainsi sur les molles nuées
        Que sous nos pieds nous sentions fuir !
 
Oh ! pitié ! — je me meurs. — Pitié ! ma blanche fée !
Disais-je d’une voix électrique, étouffée.
Regarde. — Tout mon corps palpite incandescent. —
Viens, viens, montons plus haut, montons dans une étoile ;
— Et là, que ta beauté s’abandonne sans voile
        À ma fougue d’adolescent !
 
Un fou rire la prit..... rire désharmonique,
Digne de s’éployer au banquet satanique.
— J’eus le frisson, mes dents jetèrent des strideurs. —
Puis soudain, plus de fée à lubrique toilette !
        Plus rien dans mes bras qu’un squelette
        M’étalant toutes ses hideurs !
 
Oh ! comme en ton amour se complait ta valseuse !
Murmurait sa voix rauque. Et sa poitrine osseuse
Pantelait de désir, râlait de volupté.
Et puis toujours, toujours, de nuage en nuage,
        Avec elle au fort de l’orage,
        Je bondissais épouvanté !
 
Pour me débarrasser de sa luxure avide,
Je luttais vainement dans la brume livide :
De ses bras anguleux l’enlacement profond
S’incrustait dans mes chairs ruisselantes de fièvre,
Et les baisers aigus de sa bouche sans lèvre
        M’incisaient la joue et le front.
 
Comme pour un adieu, dans ma sombre détresse,
Je criai tout-à-coup le nom de ma maîtresse.....
Quel trésor que ce nom ! quel divin talisman !
Le spectre me lâcha pour s’enfuir d’orbe en orbe.
— Et, joyeux du réveil, je touchai mon théorbe,
        Mon théorbe de nécroman.
 
 

1830.

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 novembre 2014 à 15h40

Rêve de comptoir
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J’ai rêvé qu’au comptoir je mangeais du potage
(La belle tavernière ayant choisi ce gage)
Et qu’afin que j’en fusse un peu plus tourmenté,
La vaurienne l’avait lourdement pimenté.

J’ai rêvé que j’étais un éphèbe élastique
Qui dansait sur le zinc un ballet fantastique ;
La tavernière alors m’inondait de parfum,
Chose que j’acceptai, mais sans plaisir aucun.

J’ai rêvé que, par jeu, la dame déchaînée
Emprisonnait mon corps d’une étreinte effrénée.
Je me disais : pour qui ces jeux incandescents ?
Ça conviendrait bien mieux à un adolescent.

J’ai rêvé qu’à l’auberge arrivait ma maîtresse
Qui  se bornait à rire en voyant ma détresse,
Disant : je connaissais nombre de tes talents,
Mais certes pas celui de dresseur de juments !

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