Philothée O’Neddy

(1811-1875)

Feu et Flamme

(1833)

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Philothée O’Neddy

Feu et Flamme, 1833


Incantation


 

   
Mes besoins et mon sang me guident sur la route ;
Mon sang me parle, à moi, c’est mon sang que j’écoute :
Je ne pense pas, moi, j’ai des sensations,
Et mes simples désirs valent vos passions !
Victor Escousse.


 

Dans son hideux palais sous les roches creusé,
Itobal rentre seul ; à côté de la porte,
Il prend sa carabine et son damas bronzé ;
Puis, sur un lit de joncs, ramille sèche et morte,
Se laisse de son haut tomber tout épuisé.
Mais en vain l’égorgeur, que la fatigue excède,
Après trois jours de marche et de sanglants travaux,
Espère s’endormir au frais de ses caveaux :
Un vertige inouï le dévore et l’obsède.
 
— Mille damnations ! dit-il entre ses dents :
Là, près de mon oreille, un essaim tourbillonne ;
Mes muscles convulsifs tremblent, mon sang bouillonne ;
On dirait que je suis sur des charbons ardents !
Je ne sais quel lutin si méchamment s’applique
À frustrer un vieux loup de sa part de sommeil :
Qu’importe ? N’ai-je pas un arcane magique,
Qui peut soûler mes sens d’un baume léthargique,
Pour trois règnes entiers de nuit et de soleil ?...
— Holà ! remuez-vous, crânes poudreux et ternes
De tous les vils poltrons égorgés par mes mains !
Crânes, qui reposez le long des grands chemins,
Dans les noires forêts, dans les eaux des citernes,
Accourez ! accourez ! les vents vous porteront.
Pour venir jusqu’à moi, profitez des ténèbres ;
Puis, avec des cris sourds, des sifflements funèbres,
Autour de mon chevet dansez, dansez en rond ! —
 
À peine ont retenti ces mandements profanes,
Que, par les rocs fendus, entre désordonné,
Sur de jaunes rayons, un cortège de crânes,
Dont le lit sanguinaire est soudain couronné.
La ronde s’organise, et s’ébranle et tournoie ;
Et bercé, fasciné par le rythme discord
Des psaumes que le bal fredonne dans sa joie,
Notre infernal bandit profondément s’endort.
  — Ho ! métaphysiciens, qu’est-ce que le remord ?...
 
 

1829

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