Lorsque j’ai lu Pétrarque, étant encore enfant,
J’ai souhaité d’avoir quelque gloire en partage.
Il aimait en poète et chantait en amant ;
De la langue des dieux lui seul sut faire usage.
Lui seul eut le secret de saisir au passage
Les battements du cœur qui durent un moment,
Et, riche d’un sourire, il en gravait l’image
Du bout d’un stylet d’or sur un pur diamant.
Ô vous qui m’adressez une parole amie,
Qui l’écriviez hier et l’oublierez demain,
Souvenez-vous de moi qui vous en remercie.
J’ai le cœur de Pétrarque et n’ai point son génie ;
Je ne puis ici-bas que donner en chemin
Ma main à qui m’appelle, à qui m’aime ma vie.
3 mai 1838.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 1er décembre 2020 à 12h27
Ambicoq de gueules
------------
Ses femmes sont dix-sept, il a trois cents enfants
Entre lesquels il fait d’équitables partages ;
Lui qui ne se prend point pour un dieu triomphant,
Il veille sur les biens qu’il eut en héritage.
Tu peux le voir, à l’aube, errer dans le bocage
Auprès de la perdrix dont il devint l’amant ;
Il aime aussi la friche et le grand marécage
Où sont Dame Grenouille et Messire Flamant.
Il arbore un blason, la basse-cour l’admire,
On a fait son portrait sur un blanc parchemin ;
Les dames du canton l’appellent « Noble Sire ».
À la fin, voudra-t-il vivre comme un ermite ?
Cela peut arriver, mais ce n’est pas demain ;
De plus, il peut aussi finir à la marmite.