Les anémones d’Octobre aux pelouses dorées
dorment. Des champignons troués par les limaces,
sont gluants dans la boue où des sangliers passèrent.
Les sorbiers des oiseaux saignent aux roux des bois.
Par moments, c’est après la pluie, le bois remue
tout entier, et ça fait comme s’il repleuvait :
les feuilles ruissellent et font un crépitement dru.
C’est la douceur d’Octobre et la pipe allumée.
Un rouge-gorge chante au boueux soleil pâle.
Je viens d’entrer dans le gris très doux de ma chambre.
Aujourd’hui le souvenir de mes chagrins est moins amer.
Je me revois tout jeune, en Octobre, à quatre heures,
quand j’étais écolier et que mon dictionnaire
avait des dates qui étaient des baisers.
1898.
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(Tоuriste)
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