Heredia

(1842-1905)

Les Trophées

(1893)

La Grèce et la Sicile +
Rome et les Barbares +
Le Moyen-Âge et la Renaissance +
L’Orient et les Tropiques ×
La Nature et le Rêve +
Romancero +
Les Conquérants de l’or +
 

Heredia

Les Trophées, 1893


Le Prisonnier


 

À Gérôme


Là-bas, les muezzins ont cessé leurs clameurs.
Le ciel vert, au couchant, de pourpre et d’or se frange ;
Le crocodile plonge et cherche un lit de fange,
Et le grand fleuve endort ses dernières rumeurs.
 
Assis, jambes en croix, comme il sied aux fumeurs,
Le Chef rêvait, bercé par le haschisch étrange,
Tandis qu’avec effort faisant mouvoir la cange,
Deux nègres se courbaient, nus, au banc des rameurs.
 
À l’arrière, joyeux et l’insulte à la bouche,
Grattant l’aigre guzla qui rythme un air farouche,
Se penchait un Arnaute à l’œil féroce et vil ;
 
Car lié sur la barque et saignant sous l’entrave,
Un vieux Scheikh regardait d’un air stupide et grave
Les minarets pointus qui tremblent dans le Nil.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 4 mars 2018 à 11h59

Oiseau d’azur et de passage
--------------------------------

De cet oiseau discret, jamais nulle clameur ;
Ses ailes sont d’azur, mais de sable se frangent.
Très rarement, il plonge et cherche un lit de fange,
Mais on n’en est pas sûr ; serait-ce une rumeur ?

Il a de bons poumons, car il n’est pas fumeur,
N’aimant ni le tabac, ni le haschisch étrange,
Aux avis des meilleurs médecins il se range.
Il plane cependant, ce n’est pas un rameur.

Il a presque toujours un poème à la bouche,
Il n’est pas agressif, il n’a pas l’air farouche;
Plus pur que Parsifal, il ne fait rien de vil.

Il a pitié des boeufs qui souffrent sous l’entrave,
Regardant devant eux d’un air stupide et grave
Depuis quatre mille ans, sur les rives du Nil.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 1er janvier 2019 à 14h03

Chaussures du gyrovague
------------------------------

J’ai suivi des chemins discrets, loin des clameurs
Des agglomérations qui de banlieues se frangent.
Mes pieds ne craignent pas de marcher dans la fange
Auprès d’un vif torrent dont j’entends la rumeur.

J’aimais les cabarets envahis de fumeurs,
Jadis, mais à présent je fuis ces lieux étranges ;
Ce n’est pas surprenant, avec l’âge, on se range,
Et puis on se repose, et pour finir, on meurt.

Les fruits de la forêt sont tendres à ma bouche,
Je deviens familier des animaux farouches
Qui ont un coeur paisible et ne font rien de vil.

Gyrovague je suis, vagabond sans entraves,
Avec le sanglier j’échange un regard grave :
Sa présence me plaît, c’est un monstre subtil.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 9 mars 2020 à 11h56

Sanglier d’azur
----------

C’est un vieux sanglier, ce n’est pas un frimeur,
Il ne sera brutal que si tu le déranges ;
Souvent tu peux le voir se vautrer dans la fange
Quand il n’est point au val un paisible dormeur.

S’il trouve sa provende, il est de bonne humeur,
Il peut même parfois manger des fruits étranges ;
Son père lui disait «Qu’importe ce qu’on mange,
Bénissons les humains qui sont de bons semeurs.»

Jamais un sanglier ne fait la fine bouche,
Même, il est stimulé par des mets un peu louches ;
Manger quelques rebuts, cela n’est rien de vil.

Je veux te ressembler, animal sans entraves,
Si je n’y parviens point, ce n’est pas vraiment grave ;
Mais j’en ai juste assez d’être toujours subtil.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Rоussеаu : Lе Rоssignоl еt lа Grеnоuillе

Ρérin : Αubе

Αpоllinаirе : Lе Drоmаdаirе

Соignаrd : «Οbsсurе nuit, lаissе tоn nоir mаntеаu...»

Lаfоrguе : Βоufféе dе printеmps

Τоulеt : «Si vivrе еst un dеvоir...»

Ρéguу : Ρrésеntаtiоn dе lа Βеаuсе à Νоtrе-Dаmе dе Сhаrtrеs

☆ ☆ ☆ ☆

Rоussеаu : Lе Rоssignоl еt lа Grеnоuillе

Vеrlаinе : L’Αubеrgе

Vеrlаinе : À Hоrаtiо

Соrnеillе : Sоnnеt : «Dеuх sоnnеts pаrtаgеnt lа villе...»

Fоurеst : Sаrdinеs à l’huilе

Sullу Ρrudhоmmе : Lеs Сhаînеs

Ρоnсhоn : Lе Gigоt

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur Εхtаsе (Αubigné)

De Сосhоnfuсius sur «Un сlаirvоуаnt fаuсоn еn vоlаnt pаr rivièrе...» (Αubigné)

De Сосhоnfuсius sur «Αfin qu’à tоut јаmаis dе sièсlе еn sièсlе vivе...» (Rоnsаrd)

De Ιоhаnnеs sur Ρrièrе dе соnfidеnсе (Ρéguу)

De Сurаrе- sur Lеs Fеuillеs mоrtеs (Gоurmоnt)

De Lilith sur Vеrlаinе

De Μоntеrrоsо sur Lа Μоuсhе (Αpоllinаirе)

De Jаdis sur Саrоlо Quintо impеrаntе (Hеrеdiа)

De Сurаrе- sur Sоnnеt : «Un livrе n’аurаit pаs suffi...» (Ρrivаt d'Αnglеmоnt)

De Τrуphоn Τоurnеsоl sur À unе mуstériеusе (Rоllinаt)

De Сurаrе- sur L’Αngе (Lоuÿs)

De Αlbаtrосе sur «Dоuсе plаgе оù nаquit mоn âmе...» (Τоulеt)

De Gеf sur À Μ. Α. Τ. : «Αinsi, mоn сhеr аmi, vоus аllеz dоnс pаrtir !...» (Μussеt)

De Gеf sur Villеs : «Се sоnt dеs villеs !...» (Rimbаud)

De Jаdis sur Τаblеаu (Сrоs)

De Βibоsаurе sur À Αlf. Τ. : «Qu’il еst dоuх d’êtrе аu mоndе, еt quеl biеn quе lа viе !...» (Μussеt)

De Βоurg sur «Lоngtеmps si ј’аi dеmеuré sеul...» (Τоulеt)

De Jаdis sur Épigrаmmе d’аmоur sur sоn nоm (Αubеspinе)

De Ιsis Μusе sur Lа grоssе dаmе сhаntе... (Ρеllеrin)

De Dаmе dе flаmmе sur Сhаnsоn dе lа mélаnсоliе (Fоrt)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе