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Les Trophées

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Les Trophées, 1893


Le Daïmio


 
Sous le noir fouet de guerre à quadruple pompon,
L’étalon belliqueux en hennissant se cabre
Et fait bruire, avec des cliquetis de sabre,
La cuirasse de bronze aux lames du jupon.
 
Le Chef vêtu d’airain, de laque et de crépon,
Ôtant le masque à poils de son visage glabre,
Regarde le volcan sur un ciel de cinabre
Dresser la neige où rit l’aurore du Nippon.
 
Mais il a vu, vers l’Est éclaboussé d’or, l’astre,
Glorieux d’éclairer ce matin de désastre,
Poindre, orbe éblouissant, au-dessus de la mer ;
 
Et, pour couvrir ses yeux dont pas un cil ne bouge,
Il ouvre d’un seul coup son éventail de fer
Où dans le satin blanc se lève un Soleil rouge.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 30 octobre 2017 à 12h50

Inconnu comme le loup bleu
-----------------------------------

Il n’est point un goupil dérobeur de chapons,
Ni, sur la vaste lande, un âne qui se cabre ;
Et ce n’est pas non plus un tigre à dents de sabre,
Moins encore un gorille amateur de jupons.

Ce n’est pas un dragon de laque et de crépon,
Pas plus qu’un singe orné de rouges fesses glabres ;
C’est le loup qui, jadis, dévorant du cinabre,
Donnait la répartie au blaireau du Japon.

Mais tel fut son destin, défini par les astres :
À l’abri du bonheur, à l’abri du désastre,
Jamais il ne sera un fameux loup de mer ;

Me fixant de ses yeux dont pas un cil ne bouge,
Il s’accroupit soudain sur ses jarrets de fer,
Pendant qu’à l’horizon se lève un soleil rouge.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 décembre 2019 à 12h09

Ambiloup
--------

C’est un brave animal, ce n’est pas un fripon ;
Jamais il ne rugit, jamais il ne se cabre ;
Si tu le vois passer, ne brandis pas ton sabre,
Mais tu peux lui offrir des cuisses de chapon.

Nous avons découpé son profil en crépon,
Cela pour décorer la salle des palabres ;
Il est couleur d’azur et couleur de cinabre,
Le cadre qui l’abrite est en bois du Japon.

Je vois déambuler l’ambiloup sous les astres,
Je sais que sa présence éloigne les désastres;
Et nous ne serons point engloutis sous la mer.

Il est beau quand il dort, il est beau quand il bouge,
Il peut mordre la lune, il peut manger du fer,
Jadis il fut copain du fier Rackham le Rouge.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 mars 2020 à 12h29

Loup des deux rives
-----------

Ce prédateur habite auprès d’un très vieux pont
Qui fut cher à nos coeurs et pourtant se délabre ;
Sur les deux rives sont des marchands de cinabre
Chantant des airs auxquels un clair écho répond.

Ce vieux mâle n’est pas un coureur de jupons,
Par ailleurs il se tient à l’écart des palabres ;
Il ne redoute point le soldat ni son sabre,
Malgré la longue lame en acier du Japon.

Il écoute le vent et consulte les astres,
Puis il lit des écrits de Geneviève Pastre,
Cela le rafraîchit autant qu’un bain de mer.

Il ne travaille point et rarement il bouge,
Il est indifférent, mais il n’est pas amer,
Il savoure le soir un verre de vin rouge.

[Lien vers ce commentaire]

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