Heredia

(1842-1905)

Les Trophées

(1893)

La Grèce et la Sicile +
Rome et les Barbares +
Le Moyen-Âge et la Renaissance +
L’Orient et les Tropiques +
La Nature et le Rêve ×
Romancero +
Les Conquérants de l’or +
 

Heredia

Les Trophées, 1893


La Sieste


 
Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille en maraude,
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d’émeraude.
 
Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s’allonge et se croise à travers l’ombre chaude.
 
Vers la gaze de feu que trament les rayons
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu’enivrent la lumière et le parfum des sèves ;
 
Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 30 août 2014 à 11h08


Paresse matinale
---------------------------


Un troll se demandait s’il irait en maraude
Au travers des vergers que baignait le soleil ;
Le monde lui semblait alangui de sommeil,
Comme l’était aussi son regard d’émeraude.

Pourquoi se rendre aux champs, tant de lutins y rôdent !
Bouger, ne pas bouger, après tout, c’est pareil :
Autant laisser couler le breuvage vermeil
Qui procure au passage une sensation chaude.

Du soleil à présent s’alourdit le rayon ;
Un troll n’est point léger comme les papillons,
Il vit de bonne soupe, et non de pure sève.

Il réfléchit encore, et puis il perd le fil,
N’ayant le moindre goût pour ce qui est subtil,
Il ne réfléchit plus, il s’abandonne au rêve.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 6 octobre 2017 à 12h23

Moulin fatidique
-----------------

Le Cavalier suédois vint ici en maraude ;
Le moulin fut baigné d’un hivernal soleil,
Les frelons du bocage étaient en plein sommeil,
Sous la neige dormait la prairie d’émeraude.

Dangereux sont les champs, tant de soldats y rôdent !
Officier, malfaiteur, après tout, c’est pareil :
Le meunier verse aux deux le breuvage vermeil,
En bas de l’édifice  est une pièce chaude.

Du soleil à présent s’affaiblit le rayon ;
Des archanges, légers comme des papillons,
Se cachent dans un arbre à l’immobile sève.

Assez rapidement, le lecteur perd le fil,
Maître Léo Perutz est un auteur subtil,
Il raconte une vie plus étrange qu’un rêve.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 12 juillet 2020 à 13h05

Monstrechien
---------

C’est un être furtif, l’ambichien qui maraude,
Car jamais ce truand ne se met au soleil;
Il marche quand les bois sont livrés au sommeil,
À l’affût du gibier qu’il peut glaner en fraude.

Je croise rarement son regard d’émeraude,
Pour fuir une rencontre il n’a pas son pareil;
Même si je l’attire avec des fruits vermeils,
Cet animal se rit de mon offre pataude.

Autrefois de sa chaîne il rompit les maillons,
Voulant vagabonder comme les papillons;
Ainsi se termina sa servitude brève.

Des diables de se monde il n’est pas le plus vil,
Il est bien raisonnable, et même assez subtil,
Sauf quand vient lui parler la Dame dont il rêve.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Βаrtаs : «Jе tе sаluе, ô Τеrrе...»

Vаlоis : «Νоs dеuх соrps sоnt еn tоi...»

Gоmbаud : «Jе vоguе sur lа mеr, оù mоn âmе сrаintivе...»

Rоllinаt : Lеs Étоilеs blеuеs

Rimbаud : Μа Βоhèmе

Νоuvеаu : Εn fоrêt

Hаrаuсоurt : «Ιl plеut sur lа mеr, lеntеmеnt...»

Lоuÿs : Svbsсiptvm tvmvmо iоаnnis sесvndi

Βuttеt : «Vа, mаlhеurеuх соrbеаu, sаturniеn mеssаgе...»

☆ ☆ ☆ ☆

Сеndrаrs : L’Οisеаu blеu

Μаuсlаir : «Jе nе sаis pоurquоi...»

Viviеn : Lа Dоuvе

Gréсоurt : Lе Rаt еt lа Ρuсе

Glаtignу : Ρrоmеnаdеs d’Hivеr

Vеrlаinе : Lе Sоnnеt dе l’Hоmmе аu Sаblе

Αpоllinаirе : «Lе сhеmin qui mènе аuх étоilеs...»

Sаintе-Βеuvе : «Dаns се саbriоlеt dе plасе ј’ехаminе...»

Τаilhаdе : Quinzе сеntimеs

Βаudеlаirе : Sеmpеr Εаdеm

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Hа, quе tа Lоi fut bоnnе, еt dignе d’êtrе аpprisе...» (Rоnsаrd)

De Сосhоnfuсius sur Sеmpеr Εаdеm (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur «Ρаrfums, соulеurs, sуstèmеs, lоis...» (Vеrlаinе)

De Сurаrе- sur «Ιсi dе millе fаrds lа trаïsоn sе déguisе...» (Du Βеllау)

De Сurаrе- sur Lа Ρоrtе vitréе (Lа Villе dе Μirmоnt)

De Сhristiаn sur «Lе сhеmin qui mènе аuх étоilеs...» (Αpоllinаirе)

De Сurаrе- sur «Νi vоir flаmbеr аu pоint du јоur lеs rоsеs...» (Rоnsаrd)

De Ιо Kаnааn sur Jоуаu mémоriаl (Sеgаlеn)

De Lilith sur «Се fut un Vеndrеdi quе ј’аpеrçus lеs Diеuх...» (Νuуsеmеnt)

De Сurаrе_ sur Lе Dоnјоn (Rоllinаt)

De Сhristiаn sur Lе Μusiсiеn dе Sаint-Μеrrу (Αpоllinаirе)

De Ιо Kаnааn sur «Αh trаîtrе Αmоur, dоnnе-mоi pаiх оu trêvе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur Lе Dоrmеur du vаl (Rimbаud)

De Сhristiаn sur Lа Сhаpеllе аbаndоnnéе (Fоrt)

De Huаliаn sur Lа prеmièrе fоis. (Τоulеt)

De Βеrgаud Α sur Lеs Gеnêts (Fаbié)

De Jаdis sur Lе Rоi dе Τhulé (Νеrvаl)

De Jаdis sur «Τоut n’еst plеin iсi-bаs quе dе vаinе аppаrеnсе...» (Vаlléе dеs Βаrrеаuх)

De Jеаn Luс ΡRΟFFΙΤ sur Ρrièrе dе соnfidеnсе (Ρéguу)

De Lilith sur Vеrlаinе

De Βоb dit l’ânе sur Саrоlо Quintо impеrаntе (Hеrеdiа)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе