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(1842-1905)

Les Trophées

(1893)

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Les Trophées, 1893


Antoine et Cléopâtre


 
Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse,
L’Égypte s’endormir sous un ciel étouffant
Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu’il fend,
Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse.
 
Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse,
Soldat captif berçant le sommeil d’un enfant,
Ployer et défaillir sur son cœur triomphant
Le corps voluptueux que son étreinte embrasse.
 
Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns
Vers celui qu’enivraient d’invincibles parfums,
Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ;
 
Et sur elle courbé, l’ardent Imperator
Vit dans ses larges yeux étoilés de points d’or
Toute une mer immense où fuyaient des galères.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 30 janvier 2013 à 10h15

César a dit adieu à la reine égyptienne,
Car il veut respecter son vrai lien conjugal ;
Cléopâtre, lâchant un combat inégal,
Reprend la liberté qui fut toujours la sienne.

César eut ses amours, sa femme avait les siennes ;
La réconciliation leur fit un sort fatal.
A Vercingétorix, cet empereur tribal,
La femme de César dit : « Je ne suis plus tienne ».

Cléopâtre le sut et obtint du gardien
De la prison d’aller lui faire un peu de bien ;
Ainsi, au fier Gaulois, elle montre une épaule...

Rien de plus n’est permis, en ce sombre mitard ;
L’effet de la visite a duré bien plus tard :
Car Vercingétorix en eut longtemps la gaule.

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Déposé par Cochonfucius le 20 juin 2021 à 13h33

Arbres impériaux
----------

Ces arbres ont grandi sur la vaste terrasse,
Adoucissant l’ardeur des étés assoiffants ;
Sous leur ombre un penseur s’en va philosophant
À propos des rapports du temps et de l’espace.

Ceux-là ne craignent point la neige ni la glace
Sous lesquelles je vois leurs sommets triomphants ;
Ils savent consoler le vieillard et l’enfant,
De tendres amoureux près d’un d’entre eux s’enlacent.

Ces lieux sont fréquentés par un petit ours brun
Qui de l’air forestier savoure les parfums ;
Nous le voyons aussi danser dans l’aube claire.

Quoi de plus apaisant qu’un grand arbre qui dort ?
La dryade en rêvant peigne ses cheveux d’or,
Songeant sans désespoir aux ans qui s’en allèrent.

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Déposé par Ada en Héraldie le 26 juin 2021 à 16h36

De cette belle noix, secouons la cuirasse
Qui son petit trésor farouchement défend ;
Moins ça bouge dedans, plus c’est apostrophant,
Alors ne restons pas plus longtemps dans l’impasse.

Or ce n’est pas avec le coupe-paperasse,
Ni le marteau brutal, ni l’instrument griffant,
Que le plus justement cette coque se fend ;
Préservons à tout prix la quintessence grasse !

Un craquement parfait, voici les zestes bruns,
Puis les cerneaux brillants, à leur place chacun ;
Les dégager entiers, ce jeu-là sait nous plaire,

Pour la joie précise où, d’un petit crâne, sort
L’ambicerveau noble aux quatre hémisphères d’or,
Bientôt broyé sous de reptiliennes molaires.

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Déposé par Cochonfucius le 27 juin 2021 à 09h23

Titre possible :

Coffre-fort minuscule

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Déposé par Esprit de celle le 27 juin 2021 à 12h39

C’est beau la synchronicité . .
J’ai songé pour Ada  : ’pourquoi 1 sonnet sans titre ’
Et puis j’ai rien compris en lisant faut dire . .
et puis à la relecture
J’ai pensé à 1 œuf . .

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Ada en Héraldie le 28 juin 2021 à 20h22

Oui c’est un sonnet dense, plein comme un oeuf, j’ai eu du mal à tout faire rentrer dedans. La partie des zombies mangeurs de cerveaux est hélas restée dehors. ^^

Pour le titre, c’est dur je trouve, en général. "Coffre-fort minuscule", oui, mais là je dirais "Ambicerveau à la noix".

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Déposé par Jadis le 28 juin 2021 à 21h31


Il y aurait bien "Comment briser les noix", mais c’est un peu ambigu peut-être (voir cette expression sur le Wiktionnaire)...

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