Prisonnier d’un bureau, je connais le plaisir
De goûter, tous les soirs, un moment de loisir.
Je rentre lentement chez moi, je me délasse
Aux cris des écoliers qui sortent de la classe ;
Je traverse un jardin, où j’écoute, en marchant,
Les adieux que les nids font au soleil couchant,
Bruit pareil à celui d’une immense friture.
Content comme un enfant qu’on promène en voiture,
Je regarde, j’admire, et sens avec bonheur
Que j’ai toujours la foi naïve du flâneur.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 31 octobre 2014 à 11h03
D’avoir fort peu à faire, il tire son plaisir,
Le flâneur, ce lambin, cet homme de loisir.
Plusieurs fois dans un jour, il traîne, il se délasse ;
Il le faisait déjà quand il allait en classe.
Certes, ce n’est pas lui qui se hâte en marchant ;
Lent et majestueux comme un soleil couchant,
Il suit les boulevards pour tenter l’aventure
D’avoir, pour son dîner, un grand plat de friture.