Antoine de Bertin

(1752-1790)

Les Amours

(1780)

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Antoine de Bertin

Les Amours, 1780


Portrait d’Eucharis


 
Regardez Eucharis, vous qui craignez d’aimer,
Et vous voudrez mourir du feu qui me dévore.
Vous dont le cœur éteint ne peut plus s’enflammer,
Regardez Eucharis : vous aimerez encore.
      Il faut brûler, quand de ses flots mouvants
La plume ombrage en dais sa tête enorgueillie ;
      Il faut brûler, quand l’haleine des vents
Disperse ses cheveux sur sa gorge embellie.
Un air de négligence, un air de volupté,
Le sourire ingénu, la pudeur rougissante,
Les diamants, les fleurs, l’hermine éblouissante,
Et la pourpre et l’azur, tout sied à sa beauté.
Que j’aime à la presser, quand sa taille légère
Emprunte du sérail les magiques atours ;
Ou, qu’à mes sens ravis sa tunique étrangère
D’un sein voluptueux dessine les contours !
L’Amour même a poli sa main enchanteresse ;
Ses bras semblent formés pour enlacer les Dieux.
  Soit qu’elle ferme ou qu’elle ouvre les yeux,
  Il faut mourir de langueur ou d’ivresse.
Il faut mourir, lorsqu’au milieu de nous,
Eucharis, vers le soir, nouvelle Terpsichore,
Danse, ou, prenant sa harpe entre ses beaux genoux,
Mêle à ce doux concert sa voix plus douce encore,
Que de légèreté dans ses doigts délicats !
Tout l’instrument frémit sous ses deux mains errantes ;
Et le voile incertain des cordes transparentes,
Même en les dérobant, embellit ses appas.
Tel brille un astre pur dans le mobile ombrage ;
Telle est Diane aux bains, ou telle on peint Cypris,
  Dans Amathonte, à ses peuples chéris
  Se laissant voir à travers un nuage.
      Ô vous, qui disputez le prix,
  Le prix divin des talents et des charmes,
      Je n’ai qu’à montrer Eucharis,
  Vous rougirez, et vous rendrez les armes.
On parle de Théone ; on vante tour à tour
Euphrosyne et Zulmé, ces deux sœurs de l’Amour,
Aglaure, Issé, Corinne, et Glycère, et Julie,
Et mille autres beautés, ornements de la Cour :
Eucharis est plus belle et cent fois plus jolie.
      Lorsqu’elle parut l’autre soir
      Dans le temple de Melpomène,
On lui battit des mains, on la prit pour la reine,
Et tout Paris charmé se leva pour la voir.
L’aimer, lui plaire enfin, est mon unique envie ;
À posséder son cœur je borne tous mes vœux :
Eh ! qui voudrait donner un seul de ses cheveux
      Pour tous les trésors de l’Asie ?
 

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