Nature à votre naître heureusement féconde,
Prodigue, vous donna tout son plus et son mieux,
Soit cette grand’ douceur qui luit dedans vos yeux,
Soit cette majesté disertement faconde.
Votre rare vertu, qui n’a point de seconde,
Et votre esprit ailé, qui voisine les cieux,
Vous ont donné le lieu le plus prochain des dieux,
Et la plus grand’ faveur du plus grand roi du monde.
Bref, vous avez tout seul tout ce qu’on peut avoir
De richesse, d’honneur, de grâce et de savoir :
Que voulez-vous donc plus espérer d’avantage ?
Le libre jugement de la postérité,
Qui, encor qu’elle assigne au ciel votre partage,
Ne vous donnera pas ce qu’avez mérité.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 13 novembre 2017 à 11h55
Troubadour de sable
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Une chanson surgit de sa tête féconde,
Homère au temps passé n’aurait pu faire mieux ;
Par l’étrange douceur qui brille dans ses yeux,
Un expert peut juger de sa verte faconde.
Son imagination, qui n’a point de seconde,
Et son esprit ailé, qui le conduit aux cieux,
Ont fait du troubadour le familier des dieux,
Et le plus grand bouffon du plus grand roi du monde.
Sa muse lui donna tout ce qu’on peut avoir
De sagesse, d’honneur, de grâce et de savoir :
Qui pourra le surprendre à vouloir davantage ?
Cet homme n’attend rien de la postérité,
Heureux de profiter du logis qu’il partage
Avec un petit chat, dans la sérénité.