Je ne découvre ici les mystères sacrés
Des saints prêtres romains, je ne veux rien écrire
Que la vierge honteuse ait vergogne de lire,
Je veux toucher sans plus aux vices moins secrets.
Mais tu diras que mal je nomme ces Regrets,
Vu que le plus souvent j’use de mots pour rire
Et je dis que la mer ne bruit toujours son ire,
Et que toujours Phoebus ne sagette les Grecs.
Si tu rencontres donc ici quelque risée,
Ne baptise pourtant de plainte déguisée
Les vers que je soupire au bord ausonien.
La plainte que je fais, Dilliers, est véritable :
Si je ris, c’est ainsi qu’on se rit à la table,
Car je ris, comme on dit, d’un ris sardonien.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 10 juillet 2019 à 11h55
Tour ésotérique
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En la tour se produit un mystère subtil
Sur lequel, cependant, je ne peux rien écrire ;
Et prenez garde à ceux qui vous l’offrent à lire,
Dont le coeur et l’esprit sont pervers, semble-t-il.
Ils disent qu’un miracle est un poisson d’avril,
Ils goûtent le sacré, mais ils ne font qu’en rire,
Mêlant dans leurs propos le meilleur et le pire ;
Eux qui de la magie font un commerce vil.
Laissez-les s’égarer dans leur vaine risée
Qui en grande sagesse est bien mal déguisée ;
Car d’un projet stupide, ils sont les techniciens.
Lisez donc des anciens les discours véritables,
Sans oublier d’avoir bouteille sur la table ;
Ainsi vous monterez au ciel platonicien.