Ne vous pouvant donner ces ouvrages antiques
Pour votre Saint-Germain ou pour Fontainebleau,
Je vous les donne, Sire, en ce petit tableau
Peint, le mieux que j’ai pu, de couleurs poétiques :
Qui mis sous votre nom devant les yeux publiques,
Si vous le daignez voir en son jour le plus beau,
Se pourra bien vanter d’avoir hors du tombeau
Tiré des vieux Romains les poudreuses reliques.
Que vous puissent les dieux un jour donner tant d’heur,
De rebâtir en France une telle grandeur
Que je la voudrais bien peindre en votre langage :
Et peut-être qu’alors votre grand Majesté,
Repensant à mes vers, dirait qu’ils ont été
De votre monarchie un bienheureux présage.
Guère ne sort le roi de son palais antique, Il contemple son parc envahi de corbeaux ; Il médite le soir aux lueurs des flambeaux, Il compose parfois des phrases poétiques.
Il sait que les bourgeois rêvent de république, Mais il ne pense pas que ça les rendra beaux ; Sa place est déjà prête en un sombre tombeau, Les prêtres sont pressés d’exhiber ses reliques.
Jadis la favorite en sa douce candeur Savait lui procurer des rêves de grandeur ; Elle a depuis longtemps quitté ce paysage.
On ne le verra plus trôner en majesté, Car l’hiver de sa vie ne va pas vers l’été ; Son horizon n’est point porteur de bons présages.