Du Bellay

(1522-1560)

Les Antiquités de Rome

(1558)

Αu Rоi

Divins еsprits, dоnt lа pоudrеusе сеndrе...

Lе Βаbуlоniеn sеs hаuts murs vаntеrа...

Νоuvеаu vеnu, qui сhеrсhеs Rоmе еn Rоmе...

Сеllе qui dе sоn сhеf lеs étоilеs pаssаit...

Qui vоudrа vоir tоut се qu’оnt pu nаturе...

Τеllе quе dаns sоn сhаr lа Βéréсуnthiеnnе...

Sасrés соtеаuх, еt vоus sаintеs ruinеs...

Ρаr аrmеs еt vаissеаuх Rоmе dоmptа lе mоndе...

Αstrеs сruеls, еt vоus diеuх inhumаins...

Ρlus qu’аuх bоrds Αеtëаns lе brаvе fils d’Ésоn...

Μаrs, vеrgоgnеuх d’аvоir dоnné tаnt d’hеur...

Τеls quе l’оn vit јаdis lеs еnfаnts dе lа Τеrrе...

Νi lа furеur dе lа flаmmе еnrаgéе...

Соmmе оn pаssе еn été lе tоrrеnt sаns dаngеr...

Ρâlеs Εsprits, еt vоus Οmbrеs pоudrеusеs...

Соmmе l’оn vоit dе lоin sur lа mеr соurrоuсéе...

Τаnt quе l’оisеаu dе Jupitеr vоlа...

Сеs grаnds mоnсеаuх piеrrеuх, сеs viеuх murs quе tu vоis...

Τоut lе pаrfаit dоnt lе сiеl nоus hоnоrе...

Νоn аutrеmеnt qu’оn vоit lа pluviеusе nuе...

Сеllе quе Ρуrrhе еt lе Μаrs dе Libуе...

Quаnd се brаvе séјоur, hоnnеur du nоm Lаtin...

Ô quе сеlui étаit саutеmеnt sаgе...

Si l’аvеuglе furеur, qui саusе lеs bаtаillеs...

Quе n’аi-је еnсоr lа hаrpе Τhrасiеnnе...

Qui vоudrаit figurеr lа Rоmаinе grаndеur...

Τоi qui dе Rоmе émеrvеillé соntеmplеs...

Qui а vu quеlquеfоis un grаnd сhênе аsséсhé...

Τоut се qu’Égуptе еn pоintе fаçоnnа...

Соmmе lе сhаmp sеmé еn vеrdurе fоisоnnе...

Dе се qu’оn nе vоit plus qu’unе vаguе саmpаgnе...

Εspérеz-vоus quе lа pоstérité...

Songe

Sоngе

 

Du Bellay

Les Antiquités de Rome, 1558



Astres cruels, et vous dieux inhumains,
Ciel envieux, et marâtre nature,
Soit que par ordre ou soit qu’à l’aventure
Voise le cours des affaires humains,
 
Pourquoi jadis ont travaillé vos mains
À façonner ce monde qui tant dure ?
Ou que ne fut de matière aussi dure
Le brave front de ces palais romains ?
 
Je ne dis plus la sentence commune,
Que toute chose au-dessous de la lune
Est corrompable et sujette à mourir :
 
Mais bien je dis (et n’en veuille déplaire
À qui s’efforce enseigner le contraire)
Que ce grand Tout doit quelquefois périr.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 4 décembre 2015 à 10h41

Langue des stèles
--------------------

La pierre ne saurait du nuage dépendre ;
Son langage, en tous temps, est sagement posé.
Le moindre adverbe y est subtilement dosé,
Stèles en vains propos n’iront point se répandre.

Et ce flot de sonnets, que je croyais suspendre,
Que ne soutenaient plus mes doigts ankylosés,
Il surgit à nouveau d’un esprit reposé,
Aidé par les reflets d’un ciel aux couleurs tendres.

Va-t-il changer de style en changeant de maison ?
Je ne vois pour la chose aucune vraie raison,
L’air est le même ici, selon mes connaissances.

Car il est ainsi fait, ce cerveau de rimeur,
Il veut toujours placer des mots sur ses humeurs,
Carabosse m’offrit ce don, pour ma naissance.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 24 juin 2019 à 16h01

Ambireptile
------------

-- Nous te voyons glisser sur les chemins
Nous te voyons errer dans la nature ;
Ambireptile en quête d’aventures,
Que penses-tu de tes frères humains ?

Et voudrais-tu, toi-même, avoir des mains
Pour façonner un ouvrage qui dure ?
Et trouves-tu que la terre est trop dure,
Redoutes-tu la longueur des chemins ?

-- Je n’envie point cette forme commune,
Puisque sans mains vivent Soleil et Lune ;
Sous cet aspect je veux vivre et mourir.

-- Nous n’avons point parlé pour te déplaire,
Ambireptile, animal populaire,
Toi qui sans pieds sembles parfois courir.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 26 juin 2019 à 14h44

Ambireptile (avec retouche)
------------

-- Nous te voyons glisser sur les chemins
Nous te voyons errer dans la nature ;
Ambireptile en quête d’aventures,
Que penses-tu de tes frères humains ?

Et voudrais-tu, toi-même, avoir des mains
Pour façonner un ouvrage qui dure ?
Et trouves-tu que la terre est trop dure,
Regrettes-tu tes jours sans lendemains ?

-- Je n’envie point cette forme commune,
Puisque sans mains vivent Soleil et Lune ;
Sous cet aspect je veux vivre et mourir.

-- Nous n’avons point parlé pour te déplaire,
Ambireptile, animal populaire,
Toi qui sans pieds sembles parfois courir.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 21 mai 2022 à 12h45

Navigation sans visibilité
------------

Sur cette mer sont de brumeux chemins,
Assez hostile est ici la nature ;
Mais notre nef hardiment s’aventure,
Chargée qu’elle est de courageux humains.

Notre barreur  a de robustes mains,
Lui qui la soif et la fringale endure ;
Il tient le cap sans craindre la froidure,
En espérant de meilleurs lendemains.

D’aller en mer n’est pas une infortune,
Car nous voyons des choses peu communes
Dont un rimeur aimerait se nourrir.

Souffrir un peu n’est point pour nous déplaire,
Nous méritons ainsi de bons salaires ;
Il nous faut juste éviter de mourir.

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