On n’a qu’à me trouver quelque berger fidèle, Soumis, délicat, amoureux, Qui, de peur d’aimer moins, refuse d’être heureux ; Et je ne serai plus cruelle.
L’aimable printemps fait naître Autant d’amours que de fleurs ; Tremblez, tremblez, jeunes cœurs. Dès qu’il commence à paraître Il fait cesser les froideurs ; Mais ce qu’il a de douceurs Vous coûtera cher, peut-être. Tremblez, tremblez, jeunes cœurs ; L’aimable printemps fait naître Autant d’amours que de fleurs. [...]
Votre bonne foi m’épouvante ; Vous croyez trop légèrement. Si l’on aimait fidèlement, Serais-je encor indifférente ? Être la dupe des douceurs D’une troupe vaine et galante, Est le destin des jeunes cœurs. De cette conduite imprudente Il n’est cœur qui ne se repente : Tous les hommes sont des trompeurs. [...]
De quels aveuglements sont frappés les humains ! Contre les malheurs incertains, Tels que la perte d’une femme, D’un enfant, d’un ami, des trésors, des grandeurs, [...]