Pygmalion, sculpteur, a travaillé la pierre Si bien que Galatée idéale apparaît. Il a mis tout son cœur à cet effort secret Toute son âme émue et toute sa lumière.
Le grand Lion est mort. Il reste les renards, Les fouines, les chiens, les rats et les lézards. Ces bêtes ne sont pas absolument impures Elles savent manger nos plus sales ordures Et peuvent nettoyer nos plus puants égouts ; [...]
Un temple ambré, le ciel bleu, des cariatides. Des bois mystérieux ; un peu plus loin, la mer... Une cariatide eut un regard amer Et dit : C’est ennuyeux de vivre en ces temps vides.
Très jeune, j’eus une belle fortune et le goût de la science. Non de cette science en l’air qui, prétentieuse, croit pouvoir créer le monde de toutes pièces et voltige dans l’atmosphère bleue de l’imagination. J’ai pensé toujours, d’accord avec la cohorte serrée des savants modernes, que l’homme n’est qu’un sténographe des faits brutaux, qu’un secrétaire de la nature palpable ; que la vérité conçue non dans quelques vaines universalités, mais dans un volume immense et confus, n’est abordable partiellement qu’aux gratteurs, rogneurs, fureteurs, commissionnaires et emmagasineurs de faits réels, constatables, indéniables ; en un mot qu’il faut être fourmi, qu’il faut être ciron, rotifère, vibrion, qu’il faut n’être rien ! pour apporter son atome dans l’infinité des atomes qui composent la majestueuse pyramide des vérités scientifiques. Observer, observer, surtout ne jamais penser, rêver, imaginer ; voilà les splendeurs de la méthode actuelle.