Théophile de Viau



 
D’un sommeil plus tranquille à mes Amours rêvant
J’éveille avant le jour mes yeux et ma pensée,
Et, cette longue nuit si durement passée,
Je me trouve étonné de quoi je suis vivant.
 
Demi désespéré, je jure en me levant
D’arracher cet objet à mon âme insensée,
Et soudain de ses vœux ma raison offensée
Se dédit et me laisse aussi fol que devant.
 
Je sais bien que la mort suit de près ma folie,
Mais je vois tant d’appas en ma mélancolie
Que mon esprit ne peut souffrir sa guérison.
 
Chacun à son plaisir doit gouverner son âme :
Mithridate autrefois a vécu de poison,
Les Lestrigons de sang, et moi je vis de flamme.
 



Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 18 février 2013 à 10h44

Étrange est ce métier que l’on fait en rêvant.
Le poète, emporté dans d’étranges pensées,
Soit de l’instant présent, soit de sa vie passée,
En imagination plus qu’en acte est vivant.

Il est vibrant de mots, au matin, se levant,
Il voit devant ses yeux une image insensée,
Sa syntaxe est parfois quelque peu défoncée
Car ce qui est derrière eût pu être devant.

Sa versification est un jeu de folie ;
C’est de folle passion et de mélancolie
Qu’il fait proliférer les rimes sans raison.

L’écho d’anciens sonnets résonne dans son âme,
Il mijote un breuvage, assemblant des poisons
Qui tout au long des jours alimentent sa flamme.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 janvier 2018 à 11h56

Ambicavalier romantique
---------------------

Un ambicavalier suit la route en rêvant,
Emportant avec lui ses étranges pensées,
Où est l’instant présent ? où est sa vie passée,
À peine s’il ressent que son coeur est vivant.

Il suit les longs chemins, du ponant au levant,
Il laisse divaguer sa monture insensée ;
Si la route est parfois quelque peu défoncée,
Cela n’empêche point qu’il aille de l’avant.

Sa pérégrination est un jeu de folie ;
Par étrange passion et par mélancolie,
Il parcourt le pays sans rime et sans raison.

Les chansons d’autrefois résonnent dans son âme ;
Un peu de nostalgie, ce n’est pas un poison,
C’est ce que croit, du moins, l’ambicheval de flamme.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Christian le 10 janvier 2018 à 12h58

À trop d’amours rêvant
s’écharpent les pensées,
les voilà trépassées :
on meurt mieux en vivant.

Du couchant au levant
courant des insensées
par la vie offensées :
on part les pieds devant.

Pas plus n’a ta folie
que ta mélancolie
espoir de guérison.

C’est des maux qu’ont les âmes :
pour eux pas de poison
que rôtir dans ses flammes.

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Déposé par Cochonfucius le 11 juin 2023 à 10h44

Arbre tranquille
-----------

Cet arbre, c’est un bon vivant,
Un peu perdu dans ses pensées ;
Il songe à des saisons passées,
Il se les raconte en rêvant.

Dans l’éclat du soleil levant
Danse la dryade insensée ;
Joyeuse, elle s’est avancée
Vers le faune aux yeux émouvants.

L’arbre rit de cette folie ;
Ces créatures sont jolies,
Et qu’importe leur déraison...

La poésie nourrit leurs âmes ;
Ne dis pas que c’est un poison,
Car moi, j’en offre aux nobles dames.

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Déposé par Cochonfucius le 11 septembre 2024 à 11h51

Poisson tranquille
--------

Je flotte, je nage en rêvant,
Inattentif à mes pensées ;
Qu’elles soient folles ou sensées,
Peu nous importe, c’est du vent.

J’ignore le soleil levant
Et sa lumière nuancée ;
Lune, n’en sois pas offensée,
Je ne t’admire pas souvent.

Jours de sagesse ou de folie,
Pourvu qu’une vie soi jolie,
De vouloir vivre on a raison...

Qu’importe l’état de notre âme,
Ne la mettons pas en prison,
Ne lui faisons pas vivre un drame.

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