Passant dessus la tombe, où ta moitié repose,
Tu versas dessus elle une moisson de fleurs :
L’échauffant de soupirs, et l’arrosant de pleurs,
Tu montras qu’une mort tenait ta vie enclose.
Si tu aimes le corps dont la terre dispose,
Imagine ta force, et conçois tes rigueurs :
Tu me verras, cruelle, entre mille langueurs
Mourir, puisque la mort te plaît sur toute chose.
C’est acte de pitié d’honorer un cercueil :
Mépriser les vivants est un signe d’orgueil.
Puisque ton naturel les fantômes embrasse,
Et que rien n’est de toi, s’il n’est mort, estimé,
Sans languir tant de fois, éconduit de ta grâce,
Je veux du tout mourir, pour être mieux aimé.
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(Tоuriste)
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