Ronsard

Sonnets pour Hélène, 1578



 
Dedans les flots d’Amour je n’ai point de support :
Je ne vois point de Phare, et si je ne désire
(Ô désir trop hardi !) sinon que ma Navire
Apres tant de périls puisse gagner le port.
 
Las ! devant que payer mes vœux dessus le bord,
Naufrage je mourrai : car je ne vois reluire
Qu’une flamme sur moi, qu’une Hélène qui tire
Entre mille rochers ma Navire à la mort.
 
Je suis seul, me noyant, de ma vie homicide,
Choisissant un enfant, un aveugle pour guide,
Dont il me faut de honte et pleurer et rougir.
 
Je ne crains point la mort : mon cœur n’est point si lâche :
Je suis trop généreux : seulement je me fâche
De voir un si beau port, et n’y pouvoir surgir.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 15 mars 2019 à 12h09

Un roi cardiophore
-------------------

Il promène son coeur, cet utile support
Sans lequel il n’aurait jamais ce qu’il désire ;
Au fleuve de ses jours son corps est un navire
Dont il aime tracer la  route, loin des ports.

Un peu de cargaison larguée par-dessus bord,
Dont il ne se plaint pas, ça pourrait être pire ;
Il peut toucher souvent les objets qui l’attirent,
Il s’est accoutumé aux caprices du sort.

La discipline à bord n’est certes pas rigide,
Le roi sait ce qu’il fait, car le bon sens le guide ;
Et de sa vie passée, il n’a pas à rougir.

À quoi consacre-t-il ses jours, que rien ne gâche ?
À des amusements, à de modestes tâches,
À guetter ce qui passe, ou ce qui peut surgir.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 16 mars 2019 à 10h12

Myocarde
--------

Nous devons admirer les fleurs
Arborant de vives couleurs ;
Mais leur coeur est dans les racines,
N’en négligeons pas la valeur.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 16 juillet 2021 à 12h11

Nef d’or
-----

Ce frêle esquif n’est point un vaisseau de transport,
Tu le gouverneras comme tu le désires ;
Si tu l’abandonnais pour un autre navire,
S’en irait l’équipage aux tavernes du port.

Dans le grand vent d’hiver si tu tires des bords,
Le ciel te donnera le meilleur et le pire ;
Neptune est le gardien de ce liquide empire,
Nous dit Haddock jurant par les mille sabords.

Modeste est le vaisseau, mais sa coque est solide,
L’ondin le reconnaît, la sirène le guide ;
Le vent va s’affaiblir et la mer s’assagir.

À la nuit, tu pourras dormir sous une bâche ;
La sirène et l’ondin suffiront à la tâche,
Ils sauront empêcher les monstres de surgir.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 4 août 2022 à 12h14

Nef ascendante
----------

Une pente liquide à gravir, c’est du sport,
Et ce lac incliné, c’est vraiment un délire ;
Nous l’escaladons mieux que tout autre navire,
À l’horizon déjà je vois les quais du port.

Tu dois être prudent quand tu tires des bords,
Cette montée oblique est ce qu’on fait de pire ;
Neptune a parsemé de pièges son empire,
Homme, sois vigilant sur tribord et bâbord.

Ainsi, nous progressons sur la pente liquide,
Le soleil nous éclaire et la lune nous guide ;
L’ondin nous voit passer sans trop mal réagir.

Fais gaffe au cachalot, quelquefois il se fâche,
D’un certain point de vue le voyage ça gâche ;
Aussi, quand tous les vents se mettent à rugir.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Jасоb : Lе Dépаrt

Βеrtrаnd : Μоn Βisаïеul

Ρоnсhоn : Lе Gigоt

Lа Fоntаinе : Lе Сhаrtiеr еmbоurbé

Jасоb : Silеnсе dаns lа nаturе

Βоilеаu : Sаtirе VΙΙΙ : «Dе tоus lеs аnimаuх qui s’élèvеnt dаns l’аir...»

Sigоgnе : «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...»

Du Βеllау : «Соmtе, qui nе fis оnс соmptе dе lа grаndеur...»

Βаudеlаirе : Αu Lесtеur

Сhrеtiеn dе Τrоуеs : «Се fut аu tеmps qu’аrbrеs flеurissеnt...»

Τоulеt : «Dаns lе lit vаstе еt dévаsté...»

Riсtus : Jаsаntе dе lа Viеillе

☆ ☆ ☆ ☆

Lаfоrguе : Соmplаintе d’un аutrе dimаnсhе

Vеrlаinе : Lе Dеrniеr Dizаin

Νоël : Visiоn

Siеfеrt : Vivеrе mеmеntо

Dеshоulièrеs : Sоnnеt burlеsquе sur lа Ρhèdrе dе Rасinе

Τоulеt : «Τоi qui lаissеs pеndrе, rеptilе supеrbе...»

Siсаud : Lа Grоttе dеs Léprеuх

Соppéе : «Сhаmpêtrеs еt lоintаins quаrtiеrs, је vоus préfèrе...»

Cоmmеntaires récеnts

De Dаmе dе flаmmе sur Οisеаuх dе pаssаgе (Riсhеpin)

De Сurаrе- sur «Ιl n’еst riеn dе si bеаu соmmе Саlistе еst bеllе...» (Μаlhеrbе)

De Сосhоnfuсius sur Lа Соlоmbе pоignаrdéе (Lеfèvrе-Dеumiеr)

De Сосhоnfuсius sur Lе Саuсhеmаr d’un аsсètе (Rоllinаt)

De Сосhоnfuсius sur «Μаrs, vеrgоgnеuх d’аvоir dоnné tаnt d’hеur...» (Du Βеllау)

De Xi’аn sur Lе Gigоt (Ρоnсhоn)

De Jаdis sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt)

De Dаmе dе flаmmе sur À sоn lесtеur : «Lе vоilà сеt аutеur qui sаit pinсеr еt rirе...» (Dubоs)

De Yеаts sur Ρаul-Jеаn Τоulеt

De Ιо Kаnааn sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Сurаrе- sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Villеrеу јеаn -pаul sur Détrеssе (Dеubеl)

De ΒооmеrаngΒS sur «Βiеnhеurеuх sоit lе јоur, еt lе mоis, еt l’аnnéе...» (Μаgnу)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе