Émile Nelligan


Ruines


 
Quelquefois je suis plein de grandes voix anciennes,
Et je revis un peu l’enfance en la villa ;
Je me retrouve encore avec ce qui fut là
Quand le soir nous jetait de l’or par les persiennes.
 
Et dans mon âme alors soudain je vois groupées
Mes sœurs à cheveux blonds jouant près des vieux feux ;
Autour d’elles le chat rôde, le dos frileux,
Les regardant vêtir, étonné, leurs poupées.
 
Ah ! la sérénité des jours à jamais beaux
Dont sont morts à jamais les radieux flambeaux,
Qui ne brilleront plus qu’en flammes chimériques :
 
Puisque tout est défunt, enclos dans le cercueil,
Puisque, sous les outils des noirs maçons du Deuil,
S’écroulent nos bonheurs comme des murs de briques !
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 octobre 2014 à 14h43

Vestiges
------------

Dans quel oubli, ce jour, mes lectures anciennes !
Tant de beauté qui vint, et tant qui s’en alla,
Il est bien démuni, le vieillard que voilà ;
Sa finesse d’antan, faut-il qu’il s’en souvienne ?

Tant de pages, le soir, soigneusement coupées,
Le désir de savoir me brûlant de ses feux,
Mais je suis devenu ce reptile frileux
Qui peine à maintenir ses forces regroupées.

Allons, ça ne fait rien. Le ciel est toujours beau,
La muse infatigable arbore un long flambeau,
Je sans danser en moi mon coeur couleur de brique.

Il est temps de chanter la joie des écureuils,
L’ardeur des sangliers, le bonheur des chevreuils
Et le contentement des êtres chimériques !

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 6 octobre 2014 à 14h59

Retouche :

fin du premier tercet,

"Je sens"

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Jadis le 6 mai 2022 à 10h51


Mirages
-----------

Son père a nom Marcel, et sa mère Lucienne ;
Mais quant à lui, lointain et calme, et grave, il a
En lui, l’étoffe d’un nouveau Caligula
Aux aspirations quasiment balzaciennes.

Il voit flamber déjà sa gloire anticipée
Comme, dans les récits, brille l’Oiseau de feu ;
Pâle marmot rêvant d’un destin fabuleux,
Il veut être César — ou tout du moins Pompée.

Il se voit adulé, tel un nouveau Rimbaud,
Comme ce Vincent qui chanta le lavabo,
Ou comme cestuy-là qui trouva l’Amérique.

Mais pour l’instant, au fond du pavillon d’Arcueil,
Sa maman le surveille, et on le tient à l’œil :
Où donc est-il passé, et qu’est-ce qu’il fabrique ?

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Jасоb : Silеnсе dаns lа nаturе

Βоilеаu : Sаtirе VΙΙΙ : «Dе tоus lеs аnimаuх qui s’élèvеnt dаns l’аir...»

Sigоgnе : «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...»

Du Βеllау : «Соmtе, qui nе fis оnс соmptе dе lа grаndеur...»

Βаudеlаirе : Αu Lесtеur

Сhrеtiеn dе Τrоуеs : «Се fut аu tеmps qu’аrbrеs flеurissеnt...»

Τоulеt : «Dаns lе lit vаstе еt dévаsté...»

Riсtus : Jаsаntе dе lа Viеillе

Riсtus : Lеs Ρеtitеs Βаrаquеs

Dеsbоrdеs-Vаlmоrе : «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...»

☆ ☆ ☆ ☆

Νоël : Visiоn

Siеfеrt : Vivеrе mеmеntо

Dеshоulièrеs : Sоnnеt burlеsquе sur lа Ρhèdrе dе Rасinе

Τоulеt : «Τоi qui lаissеs pеndrе, rеptilе supеrbе...»

Siсаud : Lа Grоttе dеs Léprеuх

Соppéе : «Сhаmpêtrеs еt lоintаins quаrtiеrs, је vоus préfèrе...»

Саrсо : Lаissеz-mоi

Νоuvеаu : Сru

Τоulеt : «Lе sаblе оù nоs pаs оnt сrié...»

Dеlаruе-Μаrdrus : Εrrеmеnts

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Сосhоnfuсius sur Lа Lunе оffеnséе (Βаudеlаirе)

De Сосhоnfuсius sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Сurаrе- sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Villеrеу јеаn -pаul sur Détrеssе (Dеubеl)

De ΒооmеrаngΒS sur «Βiеnhеurеuх sоit lе јоur, еt lе mоis, еt l’аnnéе...» (Μаgnу)

De Hаikukа sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Gаrdiеn dеs Суmеs sur Сhаnt dе Νоël (Νоël)

De Сurаrе- sur «Lа mоrt а tоut mоn biеn еt mоn еspоir étеint...» (Αubin dе Μоrеllеs)

De Сurаrе- sur Jоurnаlistе piеuх (Fréсhеttе)

De аunrуz sur Rêvеriе (Lаrguiеr)

De Сhristiаn sur Сrépusсulе dе dimаnсhе d’été (Lаfоrguе)

De Τhundеrbird sur Αgnus Dеi (Vеrlаinе)

De Jаdis sur Épiphаniе (Lесоntе dе Lislе)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе