Hugo

Les Feuilles d’automne, 1831


La Prière pour tous


 

                  Ora pro nobis !


 

I


 
Ma fille ! va prier. — Vois, la nuit est venue.
Une planète d’or là-bas perce la nue ;
La brume des coteaux fait trembler le contour ;
À peine un char lointain glisse dans l’ombre... Écoute !
Tout rentre et se repose ; et l’arbre de la route
Secoue au vent du soir la poussière du jour !
 
Le crépuscule, ouvrant la nuit qui les recèle,
Fait jaillir chaque étoile en ardente étincelle ;
L’occident amincit sa frange de carmin ;
La nuit de l’eau dans l’ombre argente la surface ;
Sillons, sentiers, buissons, tout se mêle et s’efface ;
Le passant inquiet doute de son chemin.
 
Le jour est pour le mal, la fatigue et la haine.
Prions : voici la nuit ! la nuit grave et sereine !
Le vieux pâtre, le vent aux brèches de la tour,
Les étangs, les troupeaux avec leur voix cassée,
Tout souffre et tout se plaint. La nature lassée
A besoin de sommeil, de prière et d’amour !
 
C’est l’heure où les enfants parlent avec les anges.
Tandis que nous courons à nos plaisirs étranges,
Tous les petits enfants, les yeux levés au ciel,
Mains jointes et pieds nus, à genoux sur la pierre,
Disant à la même heure une même prière,
Demandent pour nous grâce au père universel !
 
Et puis ils dormiront. — Alors, épars dans l’ombre,
Les rêves d’or, essaim tumultueux, sans nombre,
Qui naît aux derniers bruits du jour à son déclin,
Voyant de loin leur souffle et leurs bouches vermeilles,
Comme volent aux fleurs de joyeuses abeilles,
Viendront s’abattre en foule à leurs rideaux de lin !
 
Ô sommeil du berceau ! prière de l’enfance !
Voix qui toujours caresse et qui jamais n’offense !
Douce religion, qui s’égaye et qui rit !
Prélude du concert de la nuit solennelle !
Ainsi que l’oiseau met sa tête sous son aile,
L’enfant dans la prière endort son jeune esprit !
 
 
 

II


 
Ma fille, va prier ! — D’abord, surtout pour celle
Qui berça tant de nuits ta couche qui chancelle,
Pour celle qui te prit jeune âme dans le ciel,
Et que te mit au monde, et depuis, tendre mère,
Faisant pour toi deux parts dans cette vie amère,
Toujours a bu l’absinthe et t’a laissé le miel !
 
Puis ensuite pour moi ! j’en ai plus besoin qu’elle !
Elle est, ainsi que toi, bonne, simple et fidèle !
Elle a le cœur limpide et le front satisfait.
Beaucoup ont sa pitié, nul ne lui fait envie ;
Sage et douce, elle prend patiemment la vie ;
Elle souffre le mal sans savoir qui le fait.
 
Tout en cueillant des fleurs, jamais sa main novice
N’a touché seulement à l’écorce du vice ;
Nul piège ne l’attire à son riant tableau ;
Elle est pleine d’oubli pour les choses passées ;
Elle ne connaît pas les mauvaises pensées
Qui passent dans l’esprit comme une ombre sur l’eau.
 
Elle ignore — à jamais ignore-les comme elle ! — 
Ces misères du monde où notre âme se mèle,
Faux plaisirs, vanités, remords, soucis rongeurs,
Passions sur le cœur flottant comme une écume,
Intimes souvenirs de honte et d’amertume
Qui font monter au front de subites rougeurs !
 
Moi, je sais mieux la vie ; et je pourrai te dire,
Quand tu seras plus grande et qu’il faudra t’instruire,
Que poursuivre l’empire et la fortune et l’art,
C’est folie et néant ; que l’urne aléatoire
Nous jette bien souvent la honte pour la gloire,
Et que l’on perd son âme à ce jeu de hasard !
 
L’âme en vivant s’altère ; et, quoique en toute chose
La fin soit transparente et laisse voir la cause,
On vieillit sous le vice et l’erreur abattu ;
À force de marcher l’homme erre, l’esprit doute.
Tous laissent quelque chose aux buissons de la route,
Les troupeaux leur toison, et l’homme sa vertu !
 
Va donc prier pour moi ! — Dis pour toute prière :
— Seigneur, Seigneur mon Dieu, vous êtes notre père,
Grâce, vous êtes bon ! grâce, vous êtes grand ! — 
Laisse aller ta parole où ton âme l’envoie ;
Ne t’inquiète pas, toute chose à sa voie,
Ne t’inquiète pas du chemin qu’elle prend !
 
Il n’est rien ici-bas qui ne trouve sa pente.
Le fleuve jusqu’aux mers dans les plaines serpente ;
L’abeille sait la fleur qui recèle le miel.
Toute aile vers son but incessamment retombe,
L’aigle vole au soleil, le vautour à la tombe,
L’hirondelle au printemps, et la prière au ciel !
 
Lorsque pour moi vers Dieu ta voix s’est envolée,
Je suis comme l’esclave, assis dans la vallée,
Qui dépose sa charge aux bornes du chemin ;
Je me sens plus léger ; car ce fardeau de peine,
De fautes et d’erreurs qu’en gémissant je traîne,
Ta prière en chantant l’emporte dans sa main !
 
Va prier pour ton père ! — Afin que je sois digne
De voir passer en rêve un ange au vol de cygne,
Pour que mon âme brûle avec les encensoirs !
Efface mes péchés sous ton souffle candide,
Afin que mon cœur soit innocent et splendide
Comme un pavé d’autel qu’on lave tous les soirs !
 
 
 

III


 
              Prie encor pour tous ceux qui passent
              Sur cette terre des vivants !
              Pour ceux dont les sentiers s’effacent
              À tous les flots, à tous les vents !
              Pour l’insensé qui met sa joie
              Dans l’éclat d’un manteau de soie,
              Dans la vitesse d’un cheval !
              Pour quiconque souffre et travaille,
              Qu’il s’en revienne ou qu’il s’en aille,
              Qu’il fasse le bien ou le mal !
 
              Pour celui que le plaisir souille
              D’embrassements jusqu’au matin,
              Qui prend l’heure où l’on s’agenouille
              Pour sa danse et pour son festin,
              Qui fait hurler l’orgie infâme
              Au même instant du soir où l’âme
              Répète son hymne assidu,
              Et, quand la prière est éteinte,
              Poursuit, comme s’il avait crainte
              Que Dieu ne l’ait pas entendu !
 
              Enfant ! pour les vierges voilées !
              Pour le prisonnier dans sa tour !
              Pour les femmes échevelées
              Qui vendent le doux nom d’amour !
              Pour l’esprit qui rêve et médite !
              Pour l’impie à la voix maudite
              Qui blasphème la sainte loi ! — 
              Car la prière est infinie !
              Car tu crois pour celui qui nie !
              Car l’enfance tient lieu de foi !
 
              Prie aussi pour ceux que recouvre
              La pierre du tombeau dormant,
              Noir précipice qui s’entrouvre
              Sous notre foule à tout moment !
              Toutes ces âmes en disgrâce
              Ont besoin qu’on les débarrasse
              De la vieille rouille du corps.
              Souffrent-elles moins pour se taire ?
              Enfant ! regardons sous la terre !
              Il faut avoir pitié des morts !
 
 
 

IV


 
À genoux, à genoux, à genoux sur la terre
Où ton père a son père, où ta mère a sa mère,
Où tout ce qui vécut dort d’un sommeil profond !
Abîme où la poussière est mêlée aux poussières,
Où sous son père encore on retrouve des pères,
Comme l’onde sous l’onde en une mer sans fond !
 
Enfant ! quand tu t’endors, tu ris ! L’essaim des songes
Tourbillonne, joyeux, dans l’ombre où tu te plonges,
S’effarouche à ton souffle, et puis revient encor ;
Et tu rouvres enfin tes yeux divins que j’aime,
En même temps que l’aube, œil céleste elle-même,
Entrouvre à l’horizon sa paupière aux cils d’or !
 
Mais eux, si tu savais de quel sommeil ils dorment !
Leurs lits sont froids et lourds à leurs os qu’ils déforment.
Les anges autour d’eux ne chantent pas en chœur.
De tout ce qu’ils ont fait le rêve les accable.
Pas d’aube pour leur nuit ; le remords implacable
S’est fait ver du sépulcre et leur ronge le cœur.
 
Tu peux avec un mot, tu peux d’une parole
Faire que le remords prenne une aile et s’envole !
Qu’une douce chaleur réjouisse leurs os !
Qu’un rayon touche encor leur paupière ravie,
Et qu’il leur vienne un bruit de lumière et de vie,
Quelque chose des vents, des forêts et des eaux !
 
Oh ! dis-moi, quand tu vas, jeune et déjà pensive,
Errer au bord d’un flot qui se plaint sur sa rive,
Sous des arbres dont l’ombre emplit l’âme d’effroi,
Parfois, dans les soupirs de l’onde et de la brise,
N’entends-tu pas de souffle et de voix qui te dise :
— Enfant ! quand vous prierez, prierez-vous pas pour moi ? — 
 
C’est la plainte des morts ! — Les morts pour qui l’on prie
Ont sur leur lit de terre une herbe plus fleurie.
Nul démon ne leur jette un sourire moqueur.
Ceux qu’on oublie, hélas ! — leur nuit est froide et sombre,
Toujours quelque arbre affreux, qui les tient sous son ombre,
Leur plonge sans pitié des racines au cœur !
 
Prie ! afin que le père, et l’oncle, et les aïeules,
Qui ne demandent plus que nos prières seules,
Tressaillent dans leur tombe en s’entendant nommer,
Sachent que sur la terre on se souvient encore,
Et, comme le sillon qui sent la fleur éclore,
Sentent dans leur œil vide une larme germer !
 
 
 

V


 
              Ce n’est pas à moi, ma colombe,
              De prier pour tous les mortels,
              Pour les vivants dont la foi tombe,
              Pour tous ceux qu’enferme la tombe,
              Cette racine des autels !
 
              Ce n’est pas moi, dont l’âme est vaine,
              Pleine d’erreurs, vide de foi,
              Qui prierais pour la race humaine,
              Puisque ma voix suffit à peine,
              Seigneur, à vous prier pour moi !
 
              Non, si pour la terre méchante
              Quelqu’un peut prier aujourd’hui,
              C’est toi, dont la parole chante,
              C’est toi ! ta prière innocente,
              Enfant, peut se charger d’autrui !
 
              Ah ! demande à ce père auguste
              Qui sourit à ton oraison
              Pourquoi l’arbre étouffe l’arbuste,
              Et qui fait du juste à l’injuste
              Chanceler l’humaine raison ?
 
              Demande-lui si la sagesse
              N’appartient qu’à l’éternité ?
              Pourquoi son souffle nous abaisse ?
              Pourquoi dans la tombe sans cesse
              Il effeuille l’humanité ?
 
              Pour ceux que les vices consument,
              Les enfants veillent au saint lieu ;
              Ce sont des fleurs qui le parfument,
              Ce sont des encensoirs qui fument,
              Ce sont des voix qui vont à Dieu !
 
              Laissons faire ces voix sublimes,
              Laissons les enfants à genoux.
              Pécheurs ! nous avons tous nos crimes,
              Nous penchons tous sur les abîmes,
              L’enfance doit prier pour tous !
 
 
 

VI


 
Comme une aumône, enfant, donne donc ta prière
À ton père, à ta mère, aux pères de ton père ;
Donne au riche à qui Dieu refuse le bonheur,
Donne au pauvre, à la veuve, au crime, au vice immonde.
Fais en priant le tour des misères du monde ;
Donne à tous ! donne aux morts ! — Enfin, donne au Seigneur !
 
— « Quoi ! murmure ta voix qui veut parler et n’ose,
Au Seigneur, au Très-Haut manque-t-il quelque chose ?
Il est le saint des saints, il est le roi des rois !
Il se fait des soleils un cortège suprême !
Il fait baisser la voix à l’océan lui-même !
Il est seul ! Il est tout ! à jamais ! à la fois ! » — 
 
Enfant, quand tout le jour vous avez en famille,
Tes deux frères et toi, joué sous la charmille,
Le soir vous êtes las, vos membres sont pliés,
Il vous faut un lait pur et quelques noix frugales,
Et, baisant tour à tour vos têtes inégales,
Votre mère à genoux lave vos faibles pieds.
 
Eh bien ! il est quelqu’un dans ce monde où nous sommes
Qui tout le jour aussi marche parmi les hommes,
Servant et consolant, à toute heure, en tout lieu,
Un bon pasteur qui suit sa brebis égarée,
Un pèlerin qui va de contrée en contrée.
Ce passant, ce pasteur, ce pèlerin, c’est Dieu !
 
Le soir il est bien las ! il faut, pour qu’il sourie,
Une âme qui le serve, un enfant qui le prie,
Un peu d’amour ! Ô toi, qui ne sais pas tromper,
Porte-lui ton cœur plein d’innocence et d’extase,
Tremblante et l’œil baissé, comme un précieux vase
Dont on craint de laisser une goutte échapper !
 
Porte-lui ta prière ! et quand, à quelque flamme
Qui d’une chaleur douce emplira ta jeune âme,
Tu verras qu’il est proche, alors, ô mon bonheur,
Ô mon enfant ! sans craindre affront ni raillerie,
Verse, comme autrefois Marthe, sœur de Marie,
Verse tout ton parfum sur les pieds du Seigneur !
 
 
 

VII


 
              Ô myrrhe ! ô cinname !
              Nard cher aux époux !
              Baume ! éther ! dictame !
              De l’eau, de la flamme,
              Parfums les plus doux !
 
              Prés que l’onde arrose !
              Vapeurs de l’autel !
              Lèvres de la rose
              Où l’abeille pose
              Sa bouche de miel !
 
              Jasmin ! asphodèle !
              Encensoirs flottants !
              Branche verte et frêle
              Où fait l’hirondelle
              Son nid au printemps !
 
              Lys que fait éclore
              Le frais arrosoir !
              Ambre que Dieu dore !
              Souffle de l’aurore,
              Haleine du soir !
 
              Parfum de la sève
              Dans les bois mouvants !
              Odeur de la grève
              Qui la nuit s’élève
              Sur l’aile des vents !
 
              Fleurs dont la chapelle
              Se fait un trésor !
              Flamme solennelle,
              Fumée éternelle
              Des sept lampes d’or !
 
              Tiges qu’a brisées
              Le tranchant du fer !
              Urnes embrasées !
              Esprits des rosées
              Qui flottez dans l’air !
 
              Fêtes réjouies
              D’encens et de bruits !
              Senteurs inouïes !
              Fleurs épanouies
              Au souffle des nuits !
 
              Odeurs immortelles
              Que les Ariel,
              Archanges fidèles,
              Prennent sur les ailes
              En venant du ciel !
 
              Ô couche première
              Du premier époux !
              De la terre entière,
              Des champs de lumière
              Parfums les plus doux !
 
              Dans l’auguste sphère,
              Parfums, qu’êtes-vous,
              Près de la prière
              Qui dans la poussière
              S’épanche à genoux !
 
              Près du cri d’une âme
              Qui fond en sanglots,
              Implore et réclame,
              Et s’exhale en flamme,
              Et se verse à flots !
 
              Près de l’humble offrande
              D’un enfant de lin
              Dont l’extase est grande
              Et qui recommande
              Son père orphelin !
 
              Bouche qui soupire,
              Mais sans murmurer !
              Ineffable lyre !
              Voix qui fait sourire
              Et qui fait pleurer !
 
 
 

VIII


 
Quand elle prie, un ange est debout auprès d’elle,
Caressant ses cheveux des plumes de son aile,
Essuyant d’un baiser son œil de pleurs terni,
Venu pour l’écouter sans que l’enfant l’appelle,
Esprit qui tient le livre où l’innocente épèle,
Et qui pour remonter attend qu’elle ait fini.
 
Son beau front incliné semble un vase qu’il penche
Pour recevoir les flots de ce cœur qui s’épanche ;
Il prend tout, pleurs d’amour et soupirs de douleur ;
Sans changer de nature il s’emplit de cette âme,
Comme le pur cristal que notre soif réclame
S’emplit d’eau jusqu’aux bords sans changer de couleur.
 
Ah ! c’est pour le Seigneur sans doute qu’il recueille
Ces larmes goutte à goutte et ce lys feuille à feuille !
Et puis il reviendra se ranger au saint lieu,
Tenant prêts ces soupirs, ces parfums, cette haleine,
Pour étancher le soir, comme une coupe pleine,
Ce grand besoin d’amour, la seule soif de Dieu !
 
Enfant ! dans ce concert qui d’en bas le salue,
La voix par Dieu lui-même entre toutes élue,
C’est la tienne, ô ma fille ! elle a tant de douceur,
Sur des ailes de flamme elle monte si pure,
Elle expire si bien en amoureux murmure,
Que les vierges du ciel disent : c’est une sœur !
 
 
 

IX


 
              Oh ! bien loin de la voie
              Où marche le pécheur,
              Chemine où Dieu t’envoie !
              Enfant, garde ta joie !
              Lys, garde ta blancheur !
 
              Sois humble ! que t’importe
              Le riche et le puissant !
              Un souffle les emporte.
              La force la plus forte
              C’est un cœur innocent !
 
              Bien souvent Dieu repousse
              Du pied les hautes tours ;
              Mais dans le nid de mousse
              Où chante une voix douce
              Il regarde toujours !
 
              Reste à la solitude !
              Reste à la pauvreté !
              Vis sans inquiétude,
              Et ne te fais étude
              Que de l’éternité !
 
              Il est, loin de nos villes
              Et loin de nos douleurs,
              Des lacs purs et tranquilles,
              Et dont toutes les îles
              Sont des bouquets de fleurs !
 
              Flots d’azur où l’on aime
              À laver ses remords !
              D’un charme si suprême
              Que l’incrédule même
              S’agenouille à leurs bords !
 
              L’ombre qui les inonde
              Calme et nous rend meilleurs ;
              Leur paix est si profonde
              Que jamais à leur onde
              On n’a mêlé de pleurs !
 
              Et le jour, que leur plaine
              Reflète éblouissant,
              Trouve l’eau si sereine
              Qu’il y hasarde à peine
              Un nuage en passant !
 
              Ces lacs que rien n’altère,
              Entre des monts géants
              Dieu les met sur la terre,
              Loin du souffle adultère
              Des sombres océans,
 
              Pour que nul vent aride,
              Nul flot mêlé de fiel
              N’empoisonne et ne ride
              Ces gouttes d’eau limpide
              Où se mire le ciel !
 
              Ô ma fille, âme heureuse !
              Ô lac de pureté !
              Dans la vallée ombreuse,
              Reste où ton Dieu te creuse
              Un lit plus abrité !
 
              Lac que le ciel parfume !
              Le monde est une mer ;
              Son souffle est plein de brume,
              Un peu de son écume
              Rendrait ton flot amer !
 
 
 

X


 
Et toi, céleste ami qui gardes son enfance,
Qui le jour et la nuit lui fais une défense
              De tes ailes d’azur !
Invisible trépied où s’allume sa flamme !
Esprit de sa prière, ange de sa jeune âme,
              Cygne de ce lac pur !
 
Dieu te l’a confiée et je te la confie !
Soutiens, relève, exhorte, inspire et fortifie
              Sa frêle humanité !
Qu’elle garde à jamais, réjouie ou souffrante,
Cet œil plein de rayons, cette âme transparente,
              Cette sérénité
 
Qui fait que tout le jour, et sans qu’elle te voie,
Écartant de son cœur faux désirs, fausse joie,
              Mensonge et passion,
Prosternant à ses pieds ta couronne immortelle,
Comme elle devant Dieu, tu te tiens devant elle
              En adoration !
 

15 juin 1830.

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