Tu ne me vois jamais, Pierre, que tu ne die
Que j’étudie trop, que je fasse l’amour,
Et que d’avoir toujours ces livres à l’entour
Rend les yeux éblouis et la tête alourdie.
Mais tu ne l’entends pas : car cette maladie
Ne me vient du trop lire ou du trop long séjour,
Ains de voir le bureau, qui se tient chacun jour :
C’est, Pierre mon ami, le livre où j’étudie.
Ne m’en parle donc plus, autant que tu as cher
De me donner plaisir et de ne me fâcher :
Mais bien en ce pendant que d’une main habile
Tu me laves la barbe et me tonds les cheveux,
Pour me désennuyer, conte-moi, si tu veux,
Des nouvelles du Pape, et du bruit de la ville.
Les Regrets, 1558
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 27 juillet 2015 à 11h22
Vélo qui plane
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L’extra-terrestre vole aux monts de Slovénie ;
Il va vers la planète où l’attend son amour,
Quelques étoiles d’or s’allument à l’entour,
Sa longue trajectoire en est moins alourdie.
Trop rester sur la Terre eût été maladie,
Donc, il était bien temps d’écourter ce séjour
D’un voyageur qui vint chez nous pour quelques jours ;
Et qu’il voyage donc en paix, lui qui nous étudie.
Tu trouves ce récit tiré par les cheveux ?
Bon, c’est une fiction, oublie-le, si tu veux,
Choisis, pour t’amuser, d’autres conteurs habiles.
Le vélo, à nos yeux, sera bientôt caché,
Alors, bien sagement, nous irons nous coucher,
Bercés par la rumeur de la terrienne ville.